Colette Trublet, présidente fondatrice de "Bécherel, Cité du Livre", offre à Yannig Baron, président de Dihun, son soutien pour le combat qu'il mène concernant la langue bretonne.
— Déplore qu'il faille en arriver à des extrémités comme la grève de la faim pour faire entendre un désir légitime d'exister, politiquement clair.
— S'interroge sur la surdité des Bretons eux-mêmes qui semblent s'enfoncer dans l'impuissance et la déréliction morose en restant chacun seul dans son coin, abandonnant jusqu'à l'idée de soutenir, tous ensemble assemblés, des efforts qu'ils jugent perdus d'avance.
Le Breton n'existe que "un par un" et chacun se veut Breton à sa manière et pas comme le Breton d'à côté qui, lui, parlait ou parle encore un peu gallo par exemple, ou vannetais, ou encore bigouden, voire trégorrois, enfin bref, à chacun son Breton, qui à Dihun, qui à Div Yezh, qui à Diwan, en ce qui concerne les enfants.
Le défi à relever est de prendre en considération cette attitude très bretonne, très celtique, très prometteuse du "UN par UN" source de génie inventif et novateur, pour inventer et re-construire des chemins praticables à la culture et à la langue qui nous permettent d'exister côte à côte depuis hier jusque dans l'à-venir.
Il me semble que nous voulons bien "communier" (mettre en commun et magnifier, voire adorer et chanter louange) mais que nous ne voulons pas nous unir, (faire de l'un), de crainte de devoir nous fondre dans un ensemble indifférencié, et d'y perdre tout goût et toute odeur.
Nous ne sommes jamais des suiveurs. C'est notre particularité la plus fondamentale : Un par Un face à la mort, Un par Un face à la vie. Il faut inventer encore.
Courage à Yannig Baron