2009, l'Année de la France au Brésil
Après le succès de l'Année du Brésil en France (2005), 2009 va être l'Année de la France au Brésil et, selon Anne Louyot, commissaire générale de cette opération du côté français, ce sont environ 200 événements et manifestations qui, dans tout le Brésil , devraient s'échelonner entre le 21 avril et le 15 novembre 2009, dans les domaines culturels mais aussi scientifiques, technologiques et économiques. Le président de l'Année de la France au Brésil côté français est Yves Saint-Geours, ambassadeur, qui préside par ailleurs aux destinées du Grand Palais à Paris. Des manifestations se préparent en particulier dans les villes de São Paulo, Rio de Janeiro, Brasília, Belo Horizonte, Salvador et Recife.
La Bretagne et les Bretons peuvent évidemment être concernés par cette opération. De nombreux Bretons vivent aujourd'hui dans cet immense pays et certains se retrouvent entre eux de temps à autre, notamment à Rio de Janeiro (où un fils de l'homme politique Jean-Yves Cozan a créé un restaurant réputé) et à São Paulo, où Yves Troadec (originaire d'Uzel), qui a été longtemps président de l'Association des Bretons du Brésil (actuellement en sommeil), reste lui-même un promoteur très actif de la Bretagne, notamment à travers les nombreuses conférences qu'il donne dans le réseau des Alliances Françaises. Diverses entreprises bretonnes, comme Doux et Évialis (ex Guyomarc'h, de Saint-Nolff), sont très présentes aujourd'hui au Brésil. Quant aux liens historiques entre la Bretagne et le Brésil, ils sont très nombreux comme en témoigne le livre paru il y a quelques mois sur "Les Aventures des Bretons au Brésil à l'époque coloniale", toujours disponible en librairie (224 pages, 20 €).
Il pourra aussi être intéressant de rappeler à cette occasion, en 2009, la part que des artistes bretons ont prise, il y a près de deux siècles, dans la création des institutions artistiques du Brésil. Des peintres bretons se sont en effet rendus au Brésil au début du XIXe siècle, dont plusieurs dans le cadre de la Mission artistique française envoyée au Brésil en 1816 et dirigée par Joachim Lebreton :
Jean-Baptiste Henri Durand-Brager (Dol, 1814 - Paris, 1879)
Peintre de paysages et de batailles navales Né à Dol-de-Bretagne le 21 mai 1814, il étudia à l'École des Beaux-Arts de Paris et fréquenta les ateliers de Théodore Gudin et d'Eugène Isabey. En 1839, il se rendit au Brésil comme dessinateur à l'état-major du prince de Joinville, fils du roi Louis-Philippe. Toujours avec lui, il alla en 1840 rechercher la dépouille de Napoléon à Saint-Hélène. Il passa la plus grande partie de sa vie en voyages, participant aux expéditions de Tanger, Mogador et Madagascar, ainsi qu'à la guerre de Crimée. De nombreuses œuvres de lui se trouvent au château de Versailles.
Alfred Guesdon (Nantes, 1808 - Nantes, 1876)
Lithographe, peintre et architecte. Il commença ses études artistiques à Nantes et les poursuivit à l'École des Beaux-Arts de Paris. Il se fit connaître comme peintre et graveur de paysages. Des œuvres de lui sont conservées dans plusieurs musées du Brésil, à la Bibliothèque Nationale et à l'Institut historique et géographique brésilien à Rio de Janeiro, dans la collection Beatriz et Mario Pimenta à Sao Paulo ainsi qu'au musée de l'État de Pernambouc.
Joachim Lebreton (Saint-Méen, 1760 - Rio de Janeiro, 1819)
Humaniste, écrivain, historien et critique d'art. Il fit des études classiques chez les Pères Théatins et entra dans cet ordre, puis réduit à la vie laïque par la Révolution française, il devint professeur de rhétorique à Tulle, puis chef de la section des musées, conservatoires et bibliothèques et directeur de la section des Beaux-Arts au Ministère de l'Intérieur. En 1800, il fut membre de l'Assemblée législative et trois ans pus tard, il fut élu secrétaire permanent de la classe de littérature de l'Académie des Beaux Arts de l'Institut de France. À la demande de Napoléon, il fut obligé de se démettre de cette fonction. Par l'intermédiaire de Humboldt, il fit la connaissance du marquis de Marialva qui l'invita à diriger la Mission artistique française au Brésil, destinée à fonder l'Académie impériale des Beaux-Arts au Brésil. En 1816, Lebreton débarqua à Rio de Janeiro, accompagné de divers artistes et apportant des œuvres et des copies d'œuvres d'art destinées à être vendues au gouvernement brésilien. Durant trois ans, il suivit la construction de l'École royale des Beaux-Arts, mais il mourut avant de la voir inaugurée.
Cyprien François Hubert de la Michellerie (Nantes, 1802 - Nantes, 1875)
Ingénieur militaire, peintre de paysages et de portraits en lithographie En 1830, il passa quelques mois à Rio de Janeiro et dessina les plans d'une partie de la ville. Il rentra en 1832 à Nantes où il continua à peindre, tout en gagnant sa vie comme professeur de dessin. Entre 1836 et 1861, il y fit plusieurs expositions, donnant à voir notamment des aquarelles réalisées au Brésil. Depuis, plusieurs sont entrées dans des collections au Brésil.