Nous apprenons avec émotion la mise sous contrôle judiciaire par la justice espagnole, à la demande de l'Etat turc, via Interpol, de MM Remzi Kartal et Eyyup "Faruk" Doru, tous deux membres du Congrès National du Kurdistan. M Remzi Kartal, membre du Conseil exécutif du Congrès National du Kurdistan et Président de la commission des Affaires Etrangères, fut, comme Leyla Zana, député à la Grande Assemblée de Turquie, avant l'interdiction de son parti, le DEP. M. Eyyup Faruk Doru, Vice-président de la commission des Affaires Etrangères du Congrès National du Kurdistan, Directeur du Centre d'Information du Kurdistan de Paris, résidant à Rennes, est très connu dans toute la Bretagne où il est intervenu à plusieurs reprises dans le cadre du festival de cinéma de Douarnenez ou pour la présentation du projet de centre de santé de Hakkari, tant à Rennes ou Brest que Châteaulin ou Douarnenez [1]. Il a animé des rencontres à maintes occasions entre associations kurdes et associations amies des Kurdes et a été reçu par de nombreuses personnalités politiques : députés, députés européens, sénateurs, président des assemblées régionale et départementales et par des élus locaux dont, bien évidemment, les maires successifs de Rennes Edmond Hervé et Daniel Delaveau. Que reproche-t-on à "Faruk" qui dispose, comme Remzi Kartal, du statut de réfugié politique ? Essentiellement le fait d'informer le monde politique, la société civile et l'opinion publique des violations des droits de l'homme en Turquie et de défendre les droits culturels et politiques du peuple kurde : les prétextes avancés par l'Etat turc pour faire intervenir la justice espagnole relèvent du délit d'opinion puisqu'il reproche à Faruk des propos tenus à la télévision kurde ROJ TV en exil émettant depuis le Danemark. A ce sujet, le gouvernement turc a été débouté de ses plaintes contre ROJ TV, le Conseil de la radio et de la télévision danois (l'équivalent du C.S.A) ayant estimé que les émissions, accusées par la Turquie d'être incitatrices à la haine, étaient en tous points conformes à des séquences d'information ou à des débats dont la vocation est d'informer ou de débattre. Nous sommes donc loin d'une "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Mais José Luis Rodriguez Zapatero, qui entretient des contacts personnels et amicaux avec Recep Tayyip Erdoğan, et le gouvernement espagnol, qui vient de nouer les solides relations diplomatiques avec la Turquie, ont décidé de poursuivre la procédure d'extradition vers la Turquie lancée à l'encontre de Remzi Kartal et de Eyyup Doru, et ce au mépris de leur statut de réfugiés politiques qui les place sous la protection des conventions onusiennes. L'Espagne doit mettre fin aux poursuites engagées et doit rendre la liberté à Remzi Kartal et Faruk Doru.
NON à l'extradition de Remzi Kartal et de Eyyup Faruk Doru : écrire au gouvernement espagnol pour lui demander de classer sans suite les accusations infondées de la Turquie portées contre Remzi Kartal et de Eyyup Faruk Doru ; écrire au gouvernement français qui a accordé à Faruk le statut de réfugié pour lui demander d'intervenir auprès de son homologue espagnol.
Pour tous renseignements : prendre contact avec les Amitiés kurdes de Bretagne.
[1]ce projet de centre de santé est soutenu par le Conseil régional de Bretagne, les conseils généraux du Finistère, des Côtes d'Armor et d'Ille et Vilaine et les villes de Brest, Rennes, Châteaulin et Douarnenez