Dans le journal de « l’Ouest de la France », daté du 9-10 novembre 2013, l’éditorial appelle les Bretons à ne pas « se replier sur eux-mêmes ». Il ne
Par Simon Alain pour Université Populaire de Philosophie Bretonne (UPPB) le 9/11/13 13:11
Dans le journal de « l'Ouest de la France », daté du 9-10 novembre 2013, l'éditorial appelle les Bretons à ne pas « se replier sur eux-mêmes ». Il ne faut vraiment pas connaître la Bretagne pour écrire pareille sentence. Les Bretons se sont-ils déjà « repliés sur eux-mêmes » ? Jamais. Ils ont plutôt été empêchés d'être eux-mêmes.
En l'occurrence, la bonne question à se poser n'est pas celle du « repli sur soi », mais celle du « retour sur soi », c'est-à-dire celle de la réflexion. Penser par soi-même revient à faire l'expérience de soi et donc s'approprier, ou se réapproprier, sa propre vie.
photo http://revolte-papier-timbre.com
Les Bretons sont dépossédés d'eux-mêmes. Ce n'est pas « l'aide de la France » qu'ils souhaitent, mais la réflexion de la France, et donc un changement d'attitude de sa part à leur égard. Car ceux que l'on appelle "les Français" s'avèrent incapables de réflexion. En témoigne l'acharnement médiatique récent eu égard à la « crise bretonne » et l'incompréhension totale de Paris pour ces gens « qui (pourtant) parlent la même langue ».
Il suffisait d'écouter cette semaine la radio parisienne « Europe 1 » qui envoyait dans l'urgence ses journalistes à Quimper. On ordonnait par exemple au maire de Carhaix de « désarmer » et on demandait au président de "Produit en Bretagne" d'expliquer la logique de « Produit en France ». Le comportement français est une insulte permanente à la spécificité bretonne. Il en exactement de même que pour le rapport de la Chine au Tibet : « vous avez la même couleur de peau », « vous avez les mêmes yeux bridés » et « vous parlez la même langue ». Conclusion : « vous êtes Chinois comme nous ». Quel manque de réflexion ! Combien de Tibétains ont payé de leurs vies l'aveuglement chinois ?
Il en est de même concernant le rapport de la Bretagne à la France et la figure de René Descartes (1596-1650) en est venue à cristalliser cette crispation. En effet, si les Français ont écrit entre 1820 et 1840 « que Descartes était Breton », c'était pour s'en débarrasser et, au passage, magnifier chez lui « l'usage de la langue française ». Détournement dénoncé partout en philosophie, que cela soit d'un point de vue allemand, américain ou britannique. Il est temps, plus que jamais, d'ouvrir les yeux, car notre avenir, plus que jamais, en dépend.
Simon Alain.
Prochaine séance de l'Université Populaire de Philosophie Bretonne : samedi 16 novembre, 17h30, dans les locaux de l'ICB, 6 rue Porte Poterne, 56000 Vannes
Simon Alain est l'auteur de huit ouvrages publiés aux Editions Yoran Embanner. Il a créé dans le cadre de "Breizh-ImPacte" en 2012 une « Université Populaire de Philosophie Bretonne ».
Le peuple Breton comme tous les autres peuples de France et d'Europe doivent reprendre leur histoire en main pour vivre et cultiver nos valeurs communes et nos différences qui font l'immense richesse de cette Europe.
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burban xavier Le Samedi 9 novembre 2013 20:35
Pour Ouest France "c'est évidemment le repli identitaire" , çà ne peut etre autrement . Nous n'avons pas à nous excuser d'etre Bretons , nous sommes un peuple qui avait une culture et une langue mais aussi une économie pillée en 1675 par les Français et bien évidemment par Louis XIV ses fastes à Versailles et ses guerres contre la Hollande ;Sébastian Ar Balp ( çà s'écrit comme çà en breton) se rebella avec nombre de Bretons contre les impots écrasants du pouvoir royal , redécouvrir l'histoire de la Bretagne (qui fut un Etat ) sera le minima de cette nouvelle révolte pour les Bretons . Il faut un changement politique rapide et un "statut particulier pour la Bretagne" avant que la colère soit radicale et ce pour les 5 départements bretons (donc la Loire Atlantique le 44 compris) . Re zo re ! Trop c'est trop ! Nous ne sommes pas une colonie ! Nous devons décider de l'avenir de la Bretagne avec de vrais moyens financiers et un pouvoir local ! Au- delà de la crise manifeste de la filière agricole et de la "pauvreté flagrante des ménages et des jeunes sans emplois" , il est une crise morale sans précédent qui traverse la société bretonne face à une classe politique parisienne tous partis confondus qui ne tient aucune promesse des campagnes électorales successives , le système démocratique est menacé à court terme en France si cela perdure . Un problème culturel existe en Bretagne , personne ne pourra plus le nier désormais . Les Bretons disent " je me soucie de ma gamelle certes , mais mon identité est niée par Paris" et c'est insupportable !
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marc iliou Le Dimanche 10 novembre 2013 10:02
Regardez le site de Ouest France depuis quelques temps sur internet, bientôt le nom Bretagne ne sera pour ce journal qu'un souvenir lointain.
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Erwan Le Lundi 11 novembre 2013 07:52
Nous sommes face à un pouvoir usé, poussiéreux, comme l'était la monarchie juste avant la Révolution... Les "élites" parisiens cherchent à sauver le système qui leur permet de profiter grassement d'avantages dépassés sur le dos du peuple qui n'en peut plus de supporter leur appétit... Et je ne suis pas spécialement de gauche ! L'Europe des Régions fait peur à toute la clique parisienne qui pensait que, comme depuis presque un siècle, il suffisait de changer d'équipe de temps en temps, de dire, "je ne peux rien, c'est à cause de celui qui était avant moi" ; "c'est à cause de la gauche, c'est à cause de la droite..." Et les Bretons, comme souvent dans l'Histoire de France, montre une nouvelle direction, le bon sens qui doit rapprocher la vie politique de ces citoyens. La Bretagne a tous les atouts pour une gestion autonome. Mais Paris craint trop (cela veut-il dire qu'ils en sont persuadés ?) de permettre l'expérimentation aux Bretons qui risqueraient de démontrer leur capacité à gérer leurs affaires bien mieux et bien plus efficacement... Réfléchissez bien Bretons, à l'aube des élections municipales : pensez à l'Ecosse qui s'en sort très bien, à la Catalogne, aux Landers allemands... N'ayez pas peur d'être bons !! Bevet Breizh !
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Erwan Le Lundi 11 novembre 2013 07:55
Ouest-France ne prêche que pour sa paroisse : créer une pseudo région Grand Ouest qui couvre son territoire d'action et de marchandisage... Doit-on rappeler cette fameuse UNE du magazine "Bretons" censurée parce qu'elle annonçait 18% de Bretons favorables à l'indépendance ? Et cette revue est aux éditions Ouest France...
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Ronan Badouel Le Lundi 11 novembre 2013 09:58
Le repli sur soi n'existe pas en Bretagne, l'Histoire le montre clairement, les mouvements festifs ou sociaux également. C'est une invention franco-française démonstratrice de la paranoïa étatique. Nous ne sommes pas les inventeurs des ces expressions méprisantes tels "réduit breton", "têtus", "Bécassine" et autres quolibets gratuits et souvent insultants. Que cette Marianne balaie devant sa porte encombrée de misogynie, de xénophobie, de racisme et de jalousie du bien des autres! L'insipide trilioù ne peut rien contre l'ouverture sur le Monde de la Bretagne, rien contre sa vitalité et sa volonté de contrôler son propre avenir. Nous sommes des armoricains, celtes christianisés, doués d'une vision et d'un mode de pensée qui nous sont caractéristiques, résolument positifs et conscients des menaces, réfutant la sinistrose franco-latine qui dénature notre société. L'Etat français est lui-même replié sur lui même, refusant d'entendre le cri d'alarme des peuples dont il est en principe le gardien, obstiné politiquement, obsédé et immobile constitutionnellement au risque d'un naufrage cinglant. Le repli sur soi est français: faites ce que je dis, pas ce que je fais!
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Laurent vum Elsass Le Mercredi 13 novembre 2013 18:33
Soutien total d'Alsace, votre combat doit inspirer les régions et permettre de se libérer de cette dictature que la France impose. Il n'y a pas que le 14 juillet qui est important, chaque région a ses spécificités et doit les faire accepter à cet état centralisateur. Ce débat nous concerne tous !