"La rentrée scolaire 2013-2014 aura montré une fois de plus combien la demande sociale est forte pour l'enseignement bilingue breton-français dans l'enseignement public. Div yezh tient à se féliciter de l'ouverture de trois nouveaux sites : Elliant (avec 30 élèves), Ploumagoar (avec 19 élèves) et Plounéour-Menez (avec 17 élèves). Ces nouvelles ouvertures et la croissance des sites existants portent le nombre d'élèves dans les classes bilingues publiques breton-français au nombre de 6 662(5 794 en primaire, 685 au collège et 183 au lycée), soit une augmentation de 402 élèves.
Nous pouvons également nous féliciter du nombre de postes d'enseignants ouverts pour consolider le développement des sites existants. L'enseignement ne peut se faire sereinement qu'à la condition d'avoir un nombre suffisant d'enseignants et de remplaçants bilingues.
Pour autant, les réjouissances se teintent encore une fois d'amertume. Plusieurs projets d'ouvertures n'ont encore pas pu voir le jour. Nous pensons à Plouezec, Auray, Saint-Evarzec ou encore un second site à Morlaix. Nous constatons, encore cette année qu'aucun site n'a été ouvert dans le Morbihan et en Ille-et-Vilaine. Que l'on ne nous fasse pas croire que la demande n'existe pas. Il s'agit avant tout d'un manque de volonté de la part des services de l'éducation nationale ou des conseils municipaux.
Le rythme minimum auquel se fait le développement des classes bilingues publiques serait dû, nous dit-on, à un manque d'enseignants. Pourtant le recteur se félicite en cette rentrée du nombre d'admissibles au concours de professorat des écoles. Ce qui montre qu'avec de la volonté et une bonne communication, on peut trouver des candidats. Communiquer sur le métier d'enseignant est l'affaire des services de monsieur le recteur et nous espérons qu'il saura aller à la rencontre des lycéens et des étudiants qui pourraient s'engager dans cette voie.
N'oublions pas non plus le besoin en remplaçants bilingues. Les remplacements d'enseignants bilingues se font encore trop souvent par des remplaçants monolingues ce qui fragilise les filières. L'effort doit également être porté sur ce type de recrutement.
Nous appelons d'ailleurs toute personne souhaitant enseigner dans des classes bilingues breton-français à prendre contact avec nous.
Si l'accent est mis tous les ans sur l'enseignement primaire, force est de constater que l'enseignement secondaire est à la traîne. Si nous nous félicitons d'une ouverture de filière bilingue au collège de Bégard, nous constatons que de nombreuses filières restent sans continuité en collège cette année, malgré le potentiel à Vannes par exemple. C'est d'autant plus dommageable que les collèges et lycées sont le foyer des futurs enseignants. Les efforts des services de l'éducation nationale doivent aussi se porter sur l'enseignement secondaire. Les enseignants ne s'élèveront pas ex nihilo.
Cette rentrée 2013 nous montre donc une fois de plus que la demande sociale est forte, que l'enseignement bilingue breton-français à l'école publique plaît et n'aspire qu'à se développer."