Le festival leur a ouvert la porte : et ils viennent, débattent, enrichissent le festival
Tout avait commencé il y a quelques années, par l’initiative d'une bénévole du festival de cinéma de Douarnenez, maman d'un enfant sourd. Elle a été rapidement entourée de nombreux jeunes, jeunes interprètes en langue des signes (ne dites jamais "langage", car c'est une vraie langue, capable de tout dire) et jeunes sourds, venus de toute la France, d'Angleterre, du Maroc...
Une seule langue pour tous : la langue des signes qui leur permet de communiquer, d'expliquer leur histoire et le débat sous le chapiteau a montré leur aisance pour expliquer leur situation (souvenez-vous : en 1880 et ce jusqu'en 1980, les sourds ont été considérés comme des malades mentaux, on leur a interdit de pratiquer la langue des signes, qui est alors devenue clandestine, et on les a obligés à prononcer des sons souvent bizarres, qu'ils disaient péniblement).
Le débat ne portait pas sur leur statut. Grâce à deux interprètes très habiles et très rapides, les spectateurs se pressaient dans le chapiteau pour voir cette performance en direct. Ils montraient qu'en étant sourd on pouvait non seulement danser, ou projeter des images, mais que l'on pouvait aussi “slamer” en langue des signes, qu'on pouvait devenir percussionniste (les vibrations sont perceptibles, dans le corps, même à un sourd profond).
Belle leçon d'humanisme donnée à Douarnenez, où les bénévoles vous accueillent aux entrées, à la buvette ... en signant. Une nouvelle langue à apprendre, en plus du breton et des 11 langues officielles d'Afrique du sud.