Le premier ministre français sera à Brest et à Rennes cette semaine. Et cela, pour célébrer le triste anniversaire du « pacte d'avenir pour la Bretagne ». Un traité "sans avenir" signé à Rennes l'année dernière, en décembre 2013 (suite au mouvement des Bonnets Rouges). Et cela, par le prédécesseur de Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault, sans qu'aucun drapeau breton (entre le drapeau français et le drapeau européen) ne vienne officialiser ladite "séance de signature".
Né en 1962 à Barcelone et devenu Français en 1982, Manuel Valls représente à merveille "le cosmopolitisme à la française" (dans ce que ce concept a de plus grandiose et de plus flou). D'autant plus à une heure où « 72% des Français s'estimeraient bien gouvernés par madame Angela Merkel » (sondage IFOP-JDD, 14 décembre 2014). Opinion renforcée il y a encore deux semaines par l'ex footballeur champion du monde Emmanuel Petit, affirmant « qu'en ayant été envahis par les Allemands, nous serions mieux dirigés aujourd'hui».
C'est entendu : les Français sont des Francs. Et jamais à Paris on n'aura autant célébrer qu'en cette année 2014 « le modèle allemand ». Jusqu'à la nausée. Rappelle-t-on aux mêmes Français "que Clovis est devenu depuis 2007 (dans tous les livres scolaires allemands) non plus un roi franc" (éventuellement "commun aux Français et aux Allemands"), mais "un roi exclusivement allemand" ? Comme Charlemagne son successeur qui, à force d'être "le premier père de l'Europe", a lui aussi fini par être germanisé. En ce sens, les Bretons ont quelque chose à rappeler aux Français (et au « premier d'entre eux » cette semaine) : ils ne sont pas Francs, ils ne l'ont jamais été et ils ne le seront jamais. Manuel Valls pourrait aussi bien commémorer à Rennes ce vendredi 19 décembre le vingtième (et triste) anniversaire du sinistre incendie du Parlement de Bretagne le 4 février 1994. D'autant plus que l'on célèbre aussi, en cette année 2014, les 500 ans de la mort d'Anne de Bretagne. Un événement que la mairesse de Rennes, Nathalie Appéré, a avoué récemment "ne pas du tout comprendre" : (voir le site)
Pour l'UPPB,
Simon Alain