Pour la commune de Plouezoc'h, un tumulus est construit en matériau durable. Incontestablement. Et elle en fait un argument touristique en plus !
Sur son site, en page Tumulus de Barnenez (voir le site) , on peut lire ces assertions : Situé sur la commune de Plouezoc'h sur la rive droite de la baie de Morlaix, le cairn (gros tumulus) est construit sur un socle rocheux de la presqu'île de Kernéléhen. Il constitue l'une des premières traces en Europe de construction en matériau durable. D'après les datations effectuées... (voir le site)
Oui, elle éprouve le besoin de préciser que le Cairn de Barnenez est construit en matériau durable ! ! Et ce serait un des premiers... Il est sans doute aussi "soucieux de l'environnement", ne produit "ni CO2 ni gaz à effet de serre", donc n'est "pas dangereux pour la couche d'ozone" et est "classé BBC" avec ses petits panneaux solaires sur le dessus, mais cela la ville de Plouezoc'h ne le dit pas.
À force d'être saturé de ce vocabulaire à la mode, on en met partout sans même penser à l'idée derrière le mot, sans se rendre compte des “curiosités” que ça peut engendrer, sans même chercher ce que les mots veulent vraiment dire. Et c'est comme ça que Agence Bretagne Presse a la grande joie d'accueillir dans son sottisier la mairie de Plouezoc'h.
A-t-il jamais été question que les menhirs de Carnac et d'ailleurs soient ou ne soient pas, eux, en matériau durable, pendant qu'on y est ? Comme les pavés, les bordures de trottoir, tous les châteaux et églises en pierre, en granite principalement, voire les aménagements pour le tram à Brest, granite chinois ou breton... ou encore les pyramides d'Égypte ? Bref tout le patrimoine mondial en pierre ! Sans oublier la clôture en ardoises levées de votre voisin, ou encore le calvaire du cimetière…
Puisque ce tumulus ne risque pas de disparaître, il est vraiment à visiter : (voir le site) et est situé sur la presqu'île de Kernéléhen. Ce socle rocheux sur la rive droite de l'embouchure de la rivière de Morlaix constitue un promontoire à près de 40 mètres au-dessus du niveau de la Manche. L'accès au site est à présent payant, et se fait par l'escalier depuis le bâtiment qui abrite une exposition.
Il y a des guides en français, anglais, allemand, italien, espagnol, néerlandais, breton, tchèque. On peut les télécharger. Sauf celui en breton… Ont-ils peur d'alimenter le sottisier ?
Louis BOUVERON et Maryvonne CADIOU