La récente tempête a abattu les fils électriques dans le Finistère, mais aussi quelque peu dérangé la presse jacobine. Ainsi Le Monde, dans un même article, traite à la fois la Bretagne en y incluant la Loire-Atlantique et en l'excluant.
Cet article est consacré aux dégâts de la tempête hivernale qui depuis quelques jours s'abat sur la Bretagne et la moitié ouest de la France. http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/14/6-500-foyers-prives-d-electricite-en-bretagne_1618484_3224.html On y trouve donc, au 2e paragraphe, une phrase émouvante : « Une rafale de 150 km/h a été enregistrée au sémaphore de Saint-Nazaire, où aucune coupure durable d'électricité n'était toutefois à déplorer mercredi matin ».
Le rédacteur de la dépêche de l'AFP, perché sur son desk, s'est-il souvenu de son grand-père breton ? Ou le vent salin, entrant par les fenêtres battantes de la salle de rédaction, a-t-il amené avec lui un rai de lumière divine ? Quoi qu'il en soit, cette reconnaissance de l'unité de la Bretagne, si ténue soit-elle, mérite d'être saluée.
Mais patatras ! la hiérarchie veille, et dans le paragraphe suivant, le lecteur retrouve la fort peu rassurante et antinaturelle Bretagne administrative. L'auteur nous relate les nombreuses coupures : « Les coupures ont été enregistrées essentiellement à Plouguerneau, sur la côte nord du Finistère, (…) Près de quinze cents clients sans électricité se répartissent dans les trois autres départements bretons. Qu'attendions-nous ? Qu'un grand journal, héraut de la francophonie, voire de la franco-folie comme Le Monde s'abaisse à considérer la réalité et la force de la Bretagne unie ?
En attendant que Le Monde gagne un peu de souplesse et de réalisme, les portes béantes du sottisier d'ABP lui sont ouvertes. Ne serait-ce que pour rejoindre les Bretons intoxiqués estimant que la séparation de la Loire-Atlantique d'avec la Bretagne est pleinement justifiée par l'édit de Nantes ( voir notre article ).
Précisons tout de même pour nos lecteurs que les fils électriques qui tombent chaque hiver sont les mêmes, dans les mêmes endroits et pour les mêmes raisons. Avec entêtement, ces fils sont replantés aux endroits mêmes où la nature s'oppose à leur présence, et sont arrachés par la tempête suivante. Inefficacité bien française qui ne trouvera sa fin que dans une campagne d’enfouissement des fils électriques Mais on nous dit dans l'oreillette que "les caisses sont vides", c'est vrai.
Louis Bouveron