La dernière séance de l'UPPB en cet automne 2013 a eu lieu ce samedi 14 décembre à l'ICB. Rendez-vous au printemps 2014 pour un nouveau cycle de conférences consacré à une confrontation Jean-Paul Sartre (1905-1980) / René Descartes (1595-1650).
Le cycle Bergson / Descartes s'est terminé quant à lui autour de deux thèmes : le piège de la pensée française (ou « la morbidité de la raison ») et la force de l'esprit (ou « l'adaptation au changement »).
Entre la fin du 19e et le début du 20e siècle, le philosophe français Henri Bergson dénonce une certaine morbidité de la raison, révélatrice de la pression sociale exercée par le cartésianisme à la française, soit la récupération de la pensée de Descartes sous la forme d'une idéologie.
Bergson avertit ses contemporains que si l'attention à la vie suppose intelligence et discernement, cela ne doit pas se faire sous la seule forme du développement intellectuel.
Ainsi que le formule le philosophe français : « le raisonnement nous cloue toujours à la terre ferme ».
La notion de « réflexion » développée par Descartes est à l'antipode de cela : « réfléchir » n'est pas « raisonner ». Il ne s'agit pas seulement d'un mouvement intellectuel, mais « existentiel ». En effet, « faire retour sur soi » n'est pas « se replier sur soi », mais au contraire aller de l'avant.
Descartes nous enjoignait donc en son temps à cette ouverture d'esprit qui, seule, peut s'opposer à ce que Bergson appelle « le cynisme blasé de ceux pour qui le réel n'apporte jamais rien de neuf ». Lassés de tout, ceux-là sont incapables de « surprise ». Tout se passe alors comme si leur monde « s'appauvrissait » et « se rétrécissait ».