La démocratie a parlé dimanche soir au biltzar des maires : la majorité des maires du Pays basque souhaite qu'un référendum soit organisé sur la création d'un département Pays basque. Après les sondages, les enquêtes et les votes divers, une constante apparaît désormais : une majorité nette existe pour la création d'un nouveau département.
Les tentatives nombreuses, et inégales en qualité, pour minimiser ce vote, sont déjà nombreuses. Mais rappelons, en guise de réponse, qu'il est arithmétiquement clair que ceux qui demandent un référendum sont favorables au projet de département et ceux qui ont voté contre n'y sont pas favorables.
Que la participation a été excellente et donne une légitimité nouvelle au biltzar, embryon d’une future assemblée de conseil général.
On a encore entendu l'argument fallacieux des grandes villes absentes : en fait, si les villes du BAB n'ont pas pris part au vote, ce n'est pas qu'elles sont hostiles, mais seulement que leur maire n'a pas de majorité claire sur ce sujet. D'où leur neutralité tactique. Même si leur trois voix n’auraient finalement pas changé radicalement les choses, ni dans un sens ni dans l’autre.
Prétendre également que le débat du département Pays basque n'est pas un sujet essentiel car éloigné des problèmes de la population comme l'emploi ou le logement relève d'un jeu de prestidigitateur essoufflé à bout d’argument. Si certains ne sont pas intéressés par ce débat, qu’ils n’en privent pas les autres. Leur cas n’est manifestement pas une généralité. Au contraire.
Enfin et surtout, si les maires sont majoritairement favorables, c'est parce que justement ils pensent surtout aux problèmes quotidiens de leurs administrés. Les lois de décentralisation ont été votées pour ça : rapprocher les institutions pour gérer avec plus d’efficacité. Ne pas (vouloir) le comprendre montre bien la limite qu’ont atteinte certains, malheureusement.
Ramuntxo CAMBLONG
Président de l’IBB