Envoi d'un courrier à sept députés* bretons et au Président de l'Assemblée nationale Mr de Rugy pour leur demander de constituer un groupement de députés, toutes tendances politiques confondues, avec pour objectif la défense des intérêts de la population bretonne et ses légitimes revendications au sein de cette même assemblée. Nous faisons appel à toutes les formations associatives bretonnes pour faire cette même démarche.
Sur la question catalane, l'AFB-EKB constate une diabolisation des catalans dans une grande majorité des médias. Ainsi n'est-il pratiquement jamais fait mention du statut de large autonomie de 2006 negocié entre l'état central espagnol et le gouvernement catalan. Ce statut de large autonomie a été supprimé unilatéralement à la demande du premier ministre Rajoy en 2010 en totale contradiction avec la Charte des autonomies locales du Conseil de l'Europe. Depuis, à seize reprises, la Generalitat a demandé à Madrid de négocier, en vain. Il s'en est suivi une montée des frustrations favorisant la demande extrémiste.
Nous déplorons le peu d'investissement des autorités européennes pour rétablir le dialogue. Le législatif doit céder à la justice. La solution passe par l'instauration d'un régime de type fédéral étendu à l'échelle européenne, la Catalogne n'étant que la pointe d'une question beaucoup plus vaste qui oblige à nous interroger sur la pertinence des Etats-nations pour répondre aux enjeux présents.
Nous rappelons notre constant souci de travailler à une indispensable réunification de l'ensemble breton, seule issue pour constituer un ensemble territorial cohérent. Nous ne pouvons nous satisfaire d'une Bretagne administrative dont le PIB la classe au 10ème rang des 13 régions françaises.
À ce sujet nous saluons les récentes déclarations courageuses de Mr de Rugy et ne pouvons a contrario que déplorer le désintérêt de Mr le Drian envers cette même réunification.
Il a été aussi question du monde maritime et de son importance pour l'emploi dans notre région. Nous attirons l'attention de nos élus sur la nécessité de conforter les Écoles de la Marine Marchande de Nantes et de Saint Malo à l'heure où se profile une restructuration de ces établissements au niveau hexagonal. C'est l'occasion de mettre enfin en place une véritable politique maritime jusqu'à présent oubliée pour la Bretagne. Il ne faudrait pas que, sous prétexte de regroupement, seule l'E.M.M. située dans la ville du premier ministre se voit confirmée dans son existence.
Le bureau exprime enfin son indignation suite aux récentes attaques contre la langue bretonne : diminution des contrats aidés pour le milieu associatif breton avec un impact négatif direct sur leur fonctionnement (Diwan, Bretagne Réunie, etc...), acharnement juridique d'un autre âge contre de jeunes parents (affaire du petit Fañch), plainte récente du Préfet de Région contre Ai'ta au mépris d'accords linguistiques antérieurs. Tout cela constitue autant de signaux négatifs qui ne font que traduire la discrimination sournoise dont souffre la langue bretonne, en totale opposition avec les traités et lois du droit international. En complète contradiction aussi avec l'affirmation, inscrite dans la constitution française, que les langues (dites) minoritaires appartiennent au patrimoine de la République.
* Madame ERRANTE, Thierry BENOIT, François DE RUGY, Yannick KERLOGOT, Marc LE FUR, Gilles LURTON, Paul MOLAC