Un village d'irréductible gaulois
Le Festival Kann al Loar, c'est un peu un village d'irréductibles Gaulois...
A l'heure de la culture de masse et de la mondialisation décomplexée, il revendique ses singularités. Fier de son identité bretonne, il n'en est pas moins ouvert sur le monde et sur la diversité culturelle. Depuis sa création, il y a près de trente ans, le festival apporte un soutien indéfectible au bouillonnement culturel de la Bretagne, loin des clichés poussiéreux et de la folklorisation au formol. Chaque année, les artistes soutenus par le festival sont les acteurs vivants d'une Bretagne contemporaine et innovante. A travers la musique, le chant, le théâtre, la danse ou encore la mode, s'expriment autant d'individus avec leurs identités, autant de façons de partager et de transmettre sa Bretagne aux autres, avec ses métissages, ses rencontres...
Jean-Michel Le Boulanger dans son livre ''Etre breton?'' aux éditions Palantines l'exprime parfaitement: « Oui aujourd'hui, nous pouvons nous dire, nous revendiquer, nous affirmer bretons, sans en maîtriser la langue, sans en écouter la musique, sans en fréquenter les festoù-noz... Seulement voilà : la langue, la musique et le fest-noz existent. S'ils disparaissaient, pourrions-nous continuer à être bretons ? »
Un festival harpe en ciel
L'édition 2014 ne faillira pas à sa réputation. La jeune équipe qui a pris les commandes en 2013 a de nouveau concocté un programme alléchant et diversifié permettant d'aller à la rencontre de talents affirmés ou en passe de l'être, tout en cultivant la convivialité autour de la scène Kalon installée dans le tout nouveau parc urbain.
Après avoir donné de la voix, le festival montrera qu'il a plus d'une corde à sa harpe, cet instrument très ancien que l'on retrouve un peu partout dans le monde sous des formes différentes.
En tête d'affiche, il était difficile de ne pas inviter la bretonne Cécile Corbel, passée au statut d'artiste internationale depuis sa participation au film d'animation des studios Ghibli « Arrietty et le petit monde des chapardeurs ». A ses côtés, de multiples artistes bretons, mais aussi paraguayens, africains viendront montrer la richesse de l'instrument. On découvrira la harpe N'goni de Mamar Kassey, paraguayenne d'Ismaël Ledesma, électro-acoustique d'Ysa Trio, électrique de Skaramaka ou du Duo Descofar, celtique de Maëstral Quartet, Ludjak ou du Duo Sunstep.
Des rendez-vous pour tout public
Le Festival, c'est aussi des moments de transes collectives avec les festoù-noz ou bal folk du soir sur la scène Kalon, les repas concerts avec de belles rencontres musicales (Duo Hamon-Martin, Duo Descofar, Maëstral Quartet...), des associations inattendues tel que le duo Krismenn/Alem couple de kan ha diskan associant un chanteur et un vice-champion du monde de human beatbox.
Et Kann al Loar ne serait pas ce qu'il est sans ses rendez-vous incontournables que sont le Festival des enfants (Balafent et Bazard'elles), le théâtre (Distro de la Cie Mat ar Jeu, création 2014),
la Fête du port avec ses bateaux, son repas marin au son de la musique (Trio Ewen Delahaye Favennec, La Bordée...), le Festival du Léon avec ses danseurs et sonneurs venus de Bretagne et d'ailleurs, Faltaziañ espace de création où la danse bretonne invite d'autres formes de danses, le Championnat de Bretagne de chant choral.
Cette année, la mode fait son entrée dans le festival avec la venue de Romuald Hervé, designer et couturier de talent, qui revisite le costume traditionnel pour en faire des vêtements résolument audacieux et chics.
Enfin bref, ce foisonnement mérite plus qu'un détour car avant tout les maîtres mots du Festival Kann al Loar sont la convivialité et la découverte. Alors prêt à nous rejoindre ?