Le débat sur le CPE qui traverse aujourd'hui la société française, interpelle à juste titre la population et la jeunesse bretonnes.
Pour le Parti Breton, il est important de noter que si les évolutions économiques actuelles imposent une plus grande flexibilité notamment au regard de la nécessaire réactivité des entreprises, elles supposent aussi une plus grande solidarité de tous, l’accroissement de la richesse n'étant pas compatible avec une grande précarité généralisée.
Si sur le fond, le Parti Breton ne rejette pas une évolution du droit du travail, à condition que les droits sociaux soient accrus, notamment dans les domaines de la formation continue et de l’éducation, il s'oppose à l'absence de projet de société d'un gouvernement qui limite ses seules réformes à des actions ponctuelles ne concernant qu’une catégorie particulière, la jeunesse, les seniors et les précarisés... Alors que des changements globaux sont nécessaires au niveau même de l'organisation de l'Etat, du fonctionnement de l'économie et de la société.
Depuis sa création en 2002, le Parti Breton propose un projet novateur et ainsi, que les Bretons prennent le droit de se prononcer en faveur d'un pacte social fondateur pour la Bretagne posant les bases d'une société solidaire et d'une économie compétitive. Cela est possible en Bretagne où le niveau de formation est élevé, où les acteurs économiques sont en grande majorité engagés et citoyens et où il existe encore une tradition de solidarité (1). A cet égard les exemples de pays comme le Danemark ou l'Irlande sont riches d'enseignements (2).
Par ailleurs, le Parti Breton ne peut que regretter l’absence, une fois de plus, de consultations sociales de la part d’un gouvernement coupé des réalités, bretonnes en particulier. Il eut été préférable dans le cadre du droit à l'expérimentation et du principe de subsidiarité (introduit par le traité de Maastricht) de tester dans une collectivité demandeuse, puis de juger de la pertinence du CPE. Cette culture du "learning by doing" ne correspond malheureusement pas aux traditions politiques françaises.
Pour le Parti Breton, les Bretons peuvent et doivent, dans le cadre européen, faire le choix d'une voie nationale, à l'opposé des conflits permanents et stériles de la société française, avec un véritable contrat social adapté à leur caractère, entreprenant et solidaire.
Pour le Parti Breton, Le président, Gérard Olliéric
(1) La tranche des 10% des salaires les plus élevés n'est que 4 fois supérieure à la tranche des 10% des salaires les plus faibles; cet écart est beaucoupplus important en France. (2) L'Irlande, pays de 3,7 millions d'habitants, - Bretagne:4 millions- l'un des pays les plus pauvres d'Europe dans les années 1970 est passé de nos jours à la 2ème place au regard de la richesse par habitant en Europe.