Une controverse agite depuis quelques semaines la sphère bancaire au sein de la confédération nationale du Crédit Mutuel Arkéa.
En dehors de la « guerre des chefs » qui semble légitimement retenir l'attention, le problème est peut-être beaucoup plus grave qu'il y paraît concernant l'avenir même du Crédit Mutuel de Bretagne, de son indépendance. Ce qui risque d'avoir de fâcheuses conséquences pour ses salariés au niveau de l'emploi et de ses adhérents dont il ne faut pas oublier qu'ils appartiennent aujourd'hui à une banque « mutualiste » avec tout ce que cela peut impliquer comme valeurs humaines, sociales.
Il apparaît, en effet, que derrière la «polémique mise sur la place publique» l'enjeu véritable soit celui « d'annexer de facto » le Crédit Mutuel de Bretagne qui se trouverait sous l'emprise totale d'un
« pouvoir de décision centralisé » parisien dans le pur esprit jacobin. Ce qui irait dans le sens de l'histoire puisque nous assistons, en le regrettant, avec la réforme territoriale, à une véritable recentralisation de la France au dépend de ses Régions.
Le Crédit Mutuel de Bretagne perdrait les valeurs fondatrices qui l'animent depuis plus de 50 ans et donc son âme.
Pour avoir apprécié ce qu'a pu apporter, sous la férule de deux grands dirigeants Louis Lichou et Georges Coudray, le C.M.B. soucieux de gestion de proximité, à l'économie de la Bretagne, il est à craindre que les entreprises bretonnes aient également beaucoup à perdre.
S'agissant de solidarité, il serait souhaitable que les forces vives de la Bretagne se mobilisent pour ramener le président de la Confédération à plus de respect de l'esprit mutualiste et fédéraliste et à moins de volonté d'hégémonie.
Cela pour ne pas ensuite avoir à regretter de ne pas l'avoir fait au moment opportun.