Le Pays de Lorient est actuellement confronté à un problème économique et environnemental important. Afin de pouvoir vendre des frégates, il est nécessaire de désenvaser le port : les boues de dragage sont depuis quelques années déversées dans une fosse au large de Groix.
On ne peut qu’établir facilement un parallèle avec une autre activité majeure de notre région qui est l’élevage industriel. L’élevage de porc crée une production annexe importante de lisier qu’il faut traiter. Nombre d’acteurs économiques et d’association de protection de l’environnement se sont positionnés sur un principe de base pollueur/payeur ; il est vrai que l’incidence environnementale des déjections animales est bien plus appréhendables : odeur, algues vertes, qualité d’eau dégradée.
Si le déversement des boues de dragage du port de Lorient n’a pas d’incidence visible, odorante et concrètement palpable au quotidien par les habitants, il n’en reste pas moins une incidence écologique majeure dès lors que l’on met la tête sous l’eau. De plus, la durée de vie des métaux lourds et autres polluants chimiques est très longue. Au niveau de la fosse chargée de stocker les boues, on observe très peu de sédimentation, par contre les fonds marins de la côte de Ploemeur sont recouverts de fines boues stérilisant les fonds sableux.
On ne peut rester inactif devant le déversement en mer de 391 000 m3 de boues chimiques alors que les réactions sont rapides pour contrer une unité de traitement annuel de 27 500m3 de lisier à Ploudaniel.
L’agriculture doit intégrer dans son fonctionnement le traitement de ses rejets, de suite, afin de ne pas faire payer aux générations futures notre laxisme. On ne peut qu’exiger la même chose de l’industrie, même si cela ne se voit pas de suite et surtout si l’incidence long terme est plus importante. Si l’élevage de porc devra prendre en compte le coût du traitement du lisier de porc, il est raisonnable que la production des frégates (280 millions d’euros pièce !) prenne en compte le prix du traitement du « lisier de port » !!
L’accumulation des boues charriées par les rivières et chargées en produits chimiques est bien une conséquence de ce type d’activité, pour l’instant totalement occultée. Et ce ne sont pas les faibles mesures de suivi, sans résultat présenté, qui nous satisferons. Confier ces boues à la mer ne peut être une solution. Des alternatives doivent être proposées, conservant l’activité économique et la qualité de l’environnement.
En tant que Bretons sensibilisés à la préservation de notre pays, nous souhaitons que tout acteur économique de notre région soit traité sur un même pied d’égalité et que ces boues chimiques ne bénéficient pas d’un passe droit écologique. La réflexion doit se faire au niveau régional car bien d’autres cas vont se présenter ; le combat pour l’environnement terrestre ne doit pas faire oublier que la Bretagne vit aussi de la mer et se doit de préserver ce patrimoine.
pour le Parti Breton, le secrétaire fédéral du Morbihan A.Samson Mobile : 06 63 55 30 39