Entrant dans le vif du sujet l’assemblée générale du Collectif breton, Démocratie Droits de l’Homme - Galv Karaez – a planché sur les trois points d’actualité sur lequel a porté son travail cette année : d’abord l’affaire Berroyer ; puis, l’évolution du dépôt d’un dossier de recours en manquement contre la France auprès de la Commission Européenne – co-signé avec l’Institut Culturel et le Conseil culturel de Bretagne - et qui va partir incessamment ; et enfin le point après le retrait du projet d’Etablissement Public de Coopération Culturelle par Le Drian. Au bureau de cette assemblée, Angèle Jacq, la présidente et Jean-Yves Mével, le trésorier et secrétaire-adjoint.
L’affaire Berroyer sera portée devant la Cour de justice Européenne de Strasbourg Ce chanteur par sa « chanson » avait insulté les Bretons lors d’une émission sur RTL le 2 février 2006. Le Collectif a porté plainte et fait appel : dans sa dernière réponse le parquet de la cour d’Appel de Paris a estimé qu’au regard de la « jurisprudence », il ne pouvait faire aboutir cette plainte. Donc, au constat par la juridiction française de se trouver dans l’impasse, l’assemblée vote à l’unanimité le dépôt de la plainte contre Berroyer devant la justice européenne de Strasbourg.
Recours en manquement contre la France auprès de la Commission Européenne Co-signé avec l’Institut Culturel, le Conseil culturel de Bretagne et Galv Karaez – le dépôt du recours en manquement contre la France auprès de la Commission Européenne est un dossier longuement élaboré par un groupe de juristes de la commission « Droits et institutions » de l’ICB.Il doit partir très prochainement C’est l’aboutissement d’une information tous azimuts – près de 150 dossiers au total - faite par le Collectif depuis un peu plus d’un an. Cela auprès des 24 autres gouvernements de l’Union Européenne, des grandes régions proches, des 25 commissaires de la commission Barroso, du Conseil de l’Europe et de grands médias européens pour les informer de l’attitude indigne envers ses peuples minoritaires de ce membre fondateur de l’Europe qu’est la France.
Etablissement Public de Coopération Culturelle Quelle proposition concrète faire après la rupture du passage en force de l’administration qui voulait imposer l’Etablissement Public de Coopération Culturelle ? Le fameux EPCC, largement dénoncé par courriers aux élus, courant Août suite à un Conseil d’administration du Collectif. Cette formule confisquait le travail de création des associations et devait s’appliquer à tous les domaines associatifs en Bretagne : la langue, le livre et tout laisse à penser que le reste du culturel devait aussi passer à la trappe comme cela a été le cas pour les écomusées : Jean-Yves Le Drian a annoncé son retrait, samedi 30 septembre 2006 lors d’une table ronde au colloque de l’ICB à Ploemeur.
Quelle autre structure ? Une Chambre consulaire de la culture ? La réflexion continue. Reste à trouver une autre formule, mieux adaptée à la dimension qu’a atteint l’économie générée par cette culture et qui puisse rassembler toutes les filières dans une structure élective – surtout pas de cooptations - : l’assemblée du Collectif doute que l’association loi 1901, soit une solution adaptée à la réalité d’aujourd’hui comme cela est re-proposé pour le livre à Kemper ce lundi 9 octobre. Ne va t-on pas vers la même impasse ? Les associations culturelles doivent rester la base de représentation, étant en quelques sortes les « professionnels » dans leur spécialité, pour gérer l’outil avec les élus. L’idéal serait de faire travailler des juristes sur la création d’une structure semi-publique. Le canevas existe déjà – ce sont les chambres consulaires - mais il serait à adapter à la diversité culturelle bretonne avec des filières par branches, la langue, le livre et les différentes autres expressions culturelles dont il représenterait l’ensemble élu. Cela donnerait un nouveau souffle à cette culture bretonne devenue le nerf d’un développement économique indéniable sans oublier la reconnaissance du travail accompli par le monde associatif qui en resterait la base incontournable. Sans oublier, et cela a été souligné, que cela permettrait d’accorder un meilleur cadre aux salariés qui en assurent la pérennité depuis si longtemps. Là non plus, pas besoin d’inventer l’eau chaude, le statut de territorial existe.