Totalement bouleversante, cette fiction – mais la réalité ne risque-t-elle pas de la rattraper ? – empreint d’un réalisme cruel, d’un tête-à-tête insoutenable, est LE roman à lire absolument avant les élections, et après. En Bretagne, et ailleurs.
Les Bretons présentent ce paradoxe d’être partagés. Ils sont résolument respectueux de l'obéissance, mais sont aussi capables – les seuls capables – de mobilisations gigantesques dès lors qu’ils prennent conscience qu’ils sont attaqués.
Les deux frères Kerveguen représentent cette dualité, l’un, soldat, représentant de l’ordre absolu, l’autre, fonctionnaire territorial désabusé, un brin dilettante, qui a ressorti son Bonnet Rouge.
Nous sommes en 2020, à deux doigts de la guerre civile.
Les lois sont de plus en plus nauséabondes, votées par un Gouvernement Le Pen issu d’une large majorité à l’Assemblée nationale, suite à une dissolution rendue inévitable deux ans plus tôt.
Dans son dernier ouvrage, "Les Frères Kerveguen" (1), Yvon Ollivier (2) arrive au sommet de son art. Dans un style des plus limpides, les mots s’enchaînent, et les idées et théories émises se succèdent les unes et les autres à un rythme haletant, les images se bousculent, la colère nous gagne. Et peut-être la gêne de n’avoir pas agi plus tôt.
Nous assistons impuissants à un dialogue imaginaire que ces deux frères n’ont jamais eu l’occasion d’avoir quand ils étaient jeunes, quand ils étaient unis, quand ils s’admiraient, mais se détestaient ou se jalousaient déjà. Dans le Léon de leur jeunesse, on ne parle pas, Monsieur. Mais ici, à Quimper, à deux doigts d’une issue dont on sent qu’elle est inéluctable, oui, l’auteur leur fait avoir ce dialogue extraordinaire à distance, l’un sous son Bonnet Rouge, derrière les barricades, l’autre du côté de la crosse d’un fusil ou sur son char.
Car effectivement, la guerre civile est là. La surenchère vers l’unicité de la République, « la France authentique » qui écrase toutes les diversités, oui, toutes les diversités, est à son comble. Seuls les Bretons n’avaient pas donné la majorité absolue à Marine Le Pen, lors de ces législatives. Et, attaqués, ils se révoltent.
Les Français, eux, se reconnaissaient dans des lois de plus en plus iniques, scélérates, qui assuraient leur confort de petit bourgeois (« faut bien que je paye mon appartement » fait dire Y. Ollivier à Agathe, que l’on eût pu croire proche de François. Et ces Français applaudissent quand on met des barbelés autour de certains quartiers, quand on fait des lois restreignant les libertés dont le seul but est d’interdire à l’Autre d’être. Ah oui, c’est facile. On vit à crédit pendant des décennies, la crise morale et financière devient insupportable (comprendre que l’on ne peut plus supporter), bref, on est dans le mur, il faut trouver une solution. Plutôt que de la chercher, on prend la plus simple. Le bouc-émissaire. On fait ainsi coup double. On donne à penser que le Gouvernement oeuvre pour la sortie de la crise, le bon peuple apprécie, puisque le coupable, la cause, est désigné, l’Autre, l’étranger, le Breton, et de l’autre côté, on va vers l’aboutissement complet de l’oeuvre inachevée de la Révolution, la suppression de l’altérité, la guerre contre les diversités.
« La logique de la France contre l'Autre, développée par Robespierre y tend naturellement. La France de l'unicité conduit naturellement à la France authentique de Marine Le Pen. Cette France authentique ne veut rien dire, c'est une folie criminelle et schizophrénique qui peut nous conduire au pire » nous dit Yvon Ollivier. Il est clair, aussi, quand il nous dira : « Le totalitarisme est inéluctable, dès lors que le Front National est au pouvoir ». Il n’hésite pas affirmer, « Oui, le Front National est d’extrême droite ».
La démonstration de Y.Ollivier est implacable, réalisée sous forme de ce dialogue ping-pong entre François et Paul. On n'en sort pas indemne. On comprend les mécanismes de la montée de la haine, et, heureusement, ceux de la montée de la Résistance. Seuls les Bonnets Rouges pouvaient se rebeller.
La volonté d’anéantir la Vallée des Saints, à Carnoët (3), les attaques contre les écoles Diwan (« La fin programmée des écoles Diwan par le pouvoir a précipité le déclenchement. Cette décision du ministre de l’Éducation Michel Onfray ») ont été les déclencheurs. Deux symboles qui font ciment du peuple breton sont attaqués par le pouvoir. On appréciera l’humour de l’auteur en mettant Onfray (4) à l’Éducation nationale – mais est-ce une fiction ?).
Non. Ce n’est pas possible. Les Bonnets rouges ressortent. En début d’ouvrage, ils occupent Quimper, et les deux frères sont face à face, un fusil braqué de l’un vers l’autre.
Et le sang coulera, c’est inéluctable.
Optimiste, oui, le roman l’est, dans la mesure où il montre que les hommes peuvent se lever. Mais à quel prix ? Que d’émotion, quand une cornemuse sort d'on ne sait d'où, et pousse son cri, à deux pas de la cathédrale Saint-Corentin épargnée. « Le peuple des Bonnets Rouges […] se retrouve debout ».
Cette oeuvre devrait être lue par tous les Bretons. Que de choses on comprend. C’est aussi la version la plus accessible à tous, la plus poignante, la plus aboutie de la réflexion d’Yvon Ollivier (voir ci-dessous sa bibliographie) sur le refus de la France de se regarder en face, le refus de la France de voir que la diversité est son socle, son ciment. Sur ce que sera la France, si on la laisse aller sur cette pente. Dans cette France, la Bretagne mourra. La France elle-même est vouée à disparaître, sauf si on relève la tête. Et en Bretagne, on sait faire. Notre arme, le Bonnet Rouge, notre carburant, le coeur.
Il devrait être lu aussi par tous les Français. Le choix fait des Gouvernements de lutter contre l’altérité, pour une unicité qui n’existe nulle part ailleurs, et ce glissement vers le totalitarisme qu’exercera l’extrême droite doivent être d’abord compris, puis combattus.
Si seuls les Bretons ont su entrer en guerre contre ce mouvement, alors…
...On est tous Bonnets Rouges.
Ci-dessous une interview exclusive de Yvon Ollivier.
Agence Bretagne Presse : Yvon Ollivier, deux frères, l’un avec un béret, deux étoiles, un général, commandant une brigade motorisée, Paul de son petit nom. L’autre, un bonnet rouge. Ce n’est pas un être parfait. François, ou Fañch, comme l’appelle Paul. Car, Paul est breton, bien que soldat au service du pouvoir central. Oui, ils sont frères. Bretons. Léonards. Tout les sépare, et ils se retrouvent ici, à Kemper. Face à face. Mais dans une situation de crise extrême.
- Yvon Ollivier : Oui, ils sont face à face. Mais ils ne dialoguent pas. Chacun, tour à tour, exprime son ressenti, sa vision des choses, ses souvenirs. Comment ils sont arrivés là. Leurs rancoeurs. Ces deux-là ne se sont jamais parlé. Dans le Léon, il y a beaucoup de choses que l'on n’exprime pas. Le roman est ce dialogue qu’ils n’ont jamais eu.
Tout les oppose, l’un a pris les armes, en lutte jusqu’au bout face au totalitarisme qui s’est progressivement installé en France, suite à l’arrivée de Marine Le Pen, l’autre, soldat respecté des autorités, qui a fait ses armes en Afrique, pourquoi pas en torturant. Il aime l’ordre, l’autorité. Quels que soient les ordres, il les exécutera, dès lors qu’ils viennent du pouvoir.
En fait, tout le long du livre, on voit que tout les oppose, mais qu’ils sont indissociables. Chacun vit de l’autre. L’autre les fait vivre.
Les Bretons ont toujours été partagés entre deux comportements, l’obéissance, à l’image de Duguesclin, la révolte, à l’image des Bonnets Rouges. Notre logique de l’honneur est basée sur ces deux comportements, antinomiques. Ces deux frères sont la métaphore de la Bretagne.
ABP : En un mot, comment et pourquoi les Bonnets Rouges sont-ils ressortis, pourquoi cette révolte qui semble devoir aller jusqu’au bout ?
- Y. O. : C’est l’histoire d’un glissement vers le totalitarisme. Inéluctable dès lors que le Front National est au pouvoir. Suite à une dissolution de l’Assemblée nationale en 2018, le Front National obtient une large majorité absolue. Marine Le Pen est nommée chef du Gouvernement. Et Marine Le Pen, c’est la France de l’unicité. C’est l’étouffement des cultures. C’est la guerre contre les diversités. Les lois que peu à peu elle fait voter ne peuvent avoir pour conséquence que le totalitarisme. On ne peut aller qu’au clash. A la guerre civile.
Dans mon roman, on y est arrivé. Les Bretons se sont révoltés. Dès aujourd’hui, ne propose-t-elle pas la suppression des régions ? Aucun Breton ne peut l’accepter.
Tous les gouvernements actuels ont contribué, chacun à leur manière, à ce lent glissement autoritaire, préparant le basculement totalitaire. Aujourd'hui, la Bretagne est prise au piège entre la France du mensonge et la France de la haine.
La France du mensonge c'est-celle des métropoles et du pouvoir - qui promet beaucoup en termes de diversité ou de mixité sociale mais ne fait rien ou pas grand chose. On peut dire avec un brin de lucidité que le parti socialiste a trahi la Bretagne dans ses espérances politiques, territoriales, démocratiques, linguistiques.
La France de la haine, c'est la France revancharde d'en bas, Marine Le Pen et Mélenchon. Cette France du repli souverainiste est prête à tout, excitée par le tribun et ses discours de rejet.
Nous sommes déjà victimes de la France du mensonge (et de la logique d'étouffement inhérente au principe d'unicité du peuple français). Demain nous pourrions fort bien devenir les principales victimes de la France de la haine, celle de la France authentique de Marine Le Pen. Cette France-là c'est celle du rejet brutal de l'altérité. Je suis très inquiet et j'aimerais que l'on y réfléchisse un peu, pourquoi pas sous la forme d'un comité de vigilance ?
ABP : Pourquoi ce cri d’alarme ?
- Y. O. : Le modèle français, contre la diversité, ne fonctionne plus dans le monde actuel mondialisé. La France est malade. Que se passera-t-il quand l’État ne pourra plus payer ses fonctionnaires, quand il n’y aura plus aucune confiance, plus aucun crédit ? Oui, aujourd’hui, on vit à crédit. La France n’a jamais réglé son problème avec l’altérité. Elle va donc naturellement vers l’uniformité. Les coupeurs de tête peuvent revenir à tout moment. La logique de la France contre l'autre, développée par Robespierre, y tend naturellement. La France de l'unicité conduit naturellement à la France authentique de Marine Le Pen. Cette France authentique ne veut rien dire, c'est une folie criminelle et schizophrénique qui peut nous conduire au pire. La véritable France c'est la diversité.
Le Front National au pouvoir, ce sera une déclaration de guerre à la diversité, c’est une déclaration de guerre à la Bretagne.
ABP : Les Bretons sont seuls à réagir ?
- Y. O. : Oui, dans mon scénario, seule la Bretagne n’a pas voté majoritairement pour l’extrême-droite. Le reste de la France s’est laissé séduire par le discours de plus en plus autoritaire de l’État, jusqu’à ce vote pour le Front National. A l’image d'Agathe, une des maîtresses de Paul, qui semblait pourtant « progressiste » ; les Français approuvent de plus en plus ces lois liberticides. Les Français glissent inexorablement vers l’extrême droite. Sauf ceux qui ont l’intelligence de voir plus loin. Le peuple est dans l’unanimisme. Et à cause de la crise, qu’on refuse de régler, on cherche des boucs-émissaires (les Arabes, l’Europe…). On a perdu le sens de « soi », et on adhère à l’idéologie du « contre les autres ». C’est bien dans la logique de la Révolution française, contre tout, contre la religion, contre les nobles, contre les « patois ». Ce n’est pas l’image que l’on a du Front National, mais, une fois au pouvoir, ses travers ressortiront. C’est bien un aboutissement logique.
ABP : Vous disiez « ...n’a jamais réglé ses problèmes avec les autres »
- Y. O. : Regardez le tapage au sujet du foulard. Dans aucun pays on n'a connu cela. La France est vraiment malade de n’avoir jamais réglé son problème avec les autres. Dans les autres pays, on accepte le peu de différences. Ici, la moindre différence est perçue comme dangereuse pour l’unicité. La chasse au foulard cache le fait qu’il n’y a plus d’égalité sociale en France, plus de passerelles, de mobilité, plus d’espérance. La République de l’émancipation est morte. Il reste la République de l’autorité.
Dans ce contexte, seuls les Bretons, dont la langue est attaquée, dont la culture est attaquée, pouvaient se rebeller. Nous voulons autre chose. La France de la haine n’est pas possible pour ceux qui se révoltent.
Aujourd’hui, la sauvegarde de la diversité n’est plus dans le prêt à penser du PS. Même la loi NOTRE est un outil de débretonnisation (regarder les noms des communes nouvelles en Bretagne, des communautés de communes). Et le Front National veut supprimer les régions.
ABP : Et l’on ressort les Bonnets Rouges ?
- Y. O. : Oui, les Bretons ressortent les Bonnets Rouges. Et on combat l’extrême-droite au pouvoir.
ABP : Le Front National est d’extrême droite ?
- Y. O. : Oui, le Front National est d’extrême droite. Et si il prend le pouvoir d’une manière démocratique, son exercice ne le sera pas.
ABP : Vous décrivez une presse aux ordres.
- Y. O. : Mais elle l’est déjà ! Elle est subventionnée. Il est une foule de sujets dont elle ne parle pas. Cette presse est très parisienne, tout ce qui vient de Bretagne est d’ailleurs rangé dans le registre du folklore.
ABP : Paul doute, à un moment.
- Y. O. : Oui, quand il doit donner l’ordre d’attaquer Quimper occupé par les nouveaux bonnets rouges. C’est à ce moment que ses vieux souvenirs ressortent. Il est aussi partagé en deux, entre une haine farouche de ce que peut représenter son frère, mais aussi avec des liens d’amour très forts. Mais il représente l’ordre.
ABP : Yvon Ollivier, quels sont vos projets littéraires ?
- Y. O. : Je travaille sur un essai, versant idéologique de ce roman. Nous devons mettre la diversité au service de l’intégration au lieu de la détruire. Comment peut se passer ce retournement ? Il faut faire de la diversité un socle pour intégrer. Il faut prendre ce que les communautés ont de positif. Aujourd’hui, on n’est pas à l’abri du pire. D’ailleurs, écoutez l’actualité. Macron, c’est une bulle. Fillon s’accroche, mais va décrocher. Il faut donc envisager le pire pour qu’il ne se produise pas.
ABP : Quelques mots pour conclure ?
- Y. O. : La Résistance, c’est un devoir. On résiste quand on ne peut plus se regarder dans la glace. La Résistance, en fait, c’est très égoïste. On ne résiste pas au nom de l’idéologie, mais quand l’idée que l’on se fait de soi vole en éclat. C’est une obligation, pas un choix. La Résistance, oui, c’est un devoir. C’est la leçon de l’Histoire. Regardez le combat de Goarnig Kozh https://bzhreflexion.wordpress.com/jurisprudences/affaire-le-goarnig/ . Par ailleurs, l’Histoire aurait-elle été la même si la société allemande avait plus résisté lors de la Nuit de Cristal ?
J’ai écrit ce livre pour faire réfléchir. Je recherchais une histoire simple. Houellebecq en a été un peu le déclencheur. Je voulais prendre le contre-pied total de "Soumission" (5), où un président musulman rend la France pacifiée, mais islamisée. La Résistance, c’est la société civile. En Bretagne, la Résistance, c’est les Bonnets Rouges.
ABP : Un livre optimiste ?
- Y. O. : Oui. Les hommes sont capables de se relever. François Kerveguen a la force en lui, alors qui n’est pas exempt de tout reproche. Paul ne l’a pas. Lui qui est lisse.
(1) Ollivier, Y. (2017). « Les Frères Kerveguen ». Fouesnant. éd. Yorann Embanner. 242 p. Sortie nationale vendredi 10 février 2017.
http://www.yoran-embanner.com/ de l'éditeur
(2) Yvon Ollivier est magistrat, membre de l’Institut Culturel de Bretagne.
(3) Vallée des Saints à Carnoët : "Apprends-moi les mots qui réveillent un peuple, et j'irai, messager d'espérance, les redire à ma Bretagne endormie ". Ces mots de Yann-Ber Kalloc'h, cités par Philippe Abjean vendredi à Locarn, pourraient être les siens. http://www.lavalleedessaints.com/ et ( voir notre article )
(4) Voir le coup de gueule de Nolwenn Corbel : Nolwenn Korbell, une chanteuse talentueuse de langue bretonne qui compose et chante sur des thèmes contemporains, a prononcé samedi à Carhaix, lors de la remise de son Collier de l'Hermine dont elle est lauréate 2016 aux côtés de 3 hommes, un discours émouvant mettant des larmes aux yeux d'une foule de militants bretons engagés pour la sauvegarde d'une langue et d'un territoire ancestraux de plus en plus menacés. ( voir notre article )
(5) Houellebecq, Michel (2015). "Soumission". Paris : éd. Flammarion. 300 p. https://fr.wikipedia.org/wiki/Soumission_(roman)
Voir aussi une interview « au coin du feu » https://www.youtube.com/watch?v=Fn0ZXPVRdZg&feature=youtu.be réalisée par Stéven O.
Bibliographie d'Yvon Ollivier :
- Ollivier Y. (2012). "La Désunion française, essai sur l'altérité au sein de la République", préface de Jean Ollivro. Paris. éd. L’Harmattan. 258 p.
La Désunion française est un essai sur l'altérité au sein de la République. L'auteur le présente ainsi : " Qu'en est-il de l'unité de la nation fondée sur l'assimilation des différences lorsque le modèle ne fonctionne plus et s'égare dans la stigmatisation des communautarismes ?" ( voir notre article )
- Ollivier Y. (2014). "La France comme si... Ou l’improbable réforme du système jacobin". Pornic. éd. Le temps éditeur, 276 p.
La France est un vieux mythomane qui ne craint rien tant que le réel. La réforme n'est pas simple pour la nation qui porte en ses fondations la négation de peuples et la ruine d'une diversité parmi les plus foisonnantes en Europe. Et si l'incapacité de la France à s'adapter à la mondialisation résultait de la crainte viscérale de se défaire ? ( voir notre article )
- Ollivier Y. (2015). "Gueule cassée, Lom ar Geol", Fouesnant. éd. Yorann Embanner. 216 p.
Après le front, durant la Guerre de 14, Lom ar Geol revient au pays. Lom est une de ces Gueules cassées. Avec son visage perdu, qui est-il vraiment ? Est-il lui encore même ? Yvon Ollivier (1), prend le prétexte du retour de Lom pour se poser les questions qui lui tiennent tant à coeur sur la déculturation, le rejet de l'autre, les rapports entre le Droit et l'Homme (Lom ?), tout ce que subissent la Bretagne et les Bretons face un état centralisateur, destructeur des différences et du respect de l'altérité. ( voir notre article )
- Ollivier Y. (2016). "Proella Le chant des âmes perdues". Fouesnant. éd. Yorann Embanner. 248 p.
Quand la légende arthurienne, avec le roi Artur soi-même, et le rituel ouessantin de la Proella se rencontrent, la plume devenue très agréable et limpide de Yvon Ollivier nous enchante. Son dernier opus, Proella, le chant des âmes perdues, nous a secoué. Les théories contre l'uniformisation et le softpower sont bien entendu présentes en permanence, en filigrane. ( voir notre article )