Jeudi 1er novembre en fin d'après-midi, la militante basque de nationalité française, Aurore Martin, a été interpellée près de Pau par la Gendarmerie française, puis aussitôt extradée et remise à la police espagnole. Cette responsable politique, membre du parti Batasuna, était visée depuis 2010 par un Mandat d'Arrêt Européen (MAE) émis par l'Espagne pour « faits de participation à une organisation terroriste ». Ce qui est reproché par la justice madrilène à Aurore Martin est simplement d'avoir participé à une réunion publique de Batasuna en territoire ibérique. Mais en Espagne, le mouvement Batasuna est hors-la-loi.
Régions et Peuples Solidaires rappelle que le mouvement Batasuna certes illégalisé en Espagne est totalement légal en France. Batasuna est une force politique démocratique qui se présente légalement aux élections. Il a notamment participé aux dernières élections législatives dans le rassemblement EH Bai qui représente aujourd'hui la troisième force politique du Pays Basque Nord.
Si Batasuna est encore frappé d'illégalité en Espagne, ses responsables ont pu participer en toute liberté aux dernières élections autonomiques basques au sein de la coalition EH Bildu qui représente près de 20% de l'électorat.
Les faits qui sont reprochés à Aurore Martin par la justice espagnole ne sont pas considérés comme une infraction par la France. La France n'avait donc aucune obligation à interpeller puis à extrader vers l'Espagne la jeune militante basque. Cet acte est un excès de zèle de la France dans sa politique collaborationniste avec l'Espagne. Il rappelle les heures les plus sombres de l'histoire de France.
Le gouvernement Ayrault, semble décidé à vouloir rallumer la guerre civile au Pays Basque quant le Pays Basque, ses élu-e-es et sa population ne demandent que la paix.
Cette décision scandaleuse va à contre-sens de la feuille de route tracée en octobre 2011 par la Conférence Internationale d'Aiete pour la Paix au Pays Basque. La Conférence , sous l'impulsion notamment de l'ancien Secrétaire Général de l'ONU Kofi Annan et de l'ancien ministre de l'Intérieur Socialiste Pierre Joxe, recommandait pourtant à l'Espagne et à la France « que des mesures conséquentes soient prises pour promouvoir la réconciliation ». A ce jour aucun geste de réconciliation n'a été fait par la France. L'application du MAE par la France symbolise tout l'inverse.
R&PS apporte tout son soutien à Aurore Martin dans ce moment difficile et demande à l'Espagne et à la France de revoir leur attitude envers le Pays Basque.