Le Journal du Pays Basque Euskal Herriko Kazeta, publié à Urrugne (1) en Pays Basque français, dans les Pyrénées Atlantiques, disparaît après 12 ans et deux mois d'existence...
Le premier numéro, le n° zéro, était sorti le 16 octobre 2001, (en fac-simile dans le PDF 1 ci-dessous et en ill. 2).
Le dernier numéro, le nº 3128, est sorti le samedi 21 décembre 2013. C'est un spécial donné en PDF libre de 24 pages, sur le site (voir le site) . Il reprend l'essentiel des articles et remercie ses fidèles lecteurs ainsi que les journalistes (voir le site)
" Depuis le 16 octobre 2001, date de son lancement, le JPB s'est attaché à informer de l'actualité du Pays Basque, en permettant à chacun de s'exprimer. En maintenant son indépendance éditoriale vis-à-vis de toutes les élites politiques et économiques existant au Pays Basque, le JPB a ouvert une voie que vous êtes des milliers à avoir accompagnée et suivie ".
" Impossible également de déterminer ce que serait aujourd'hui le Pays Basque si le JPB n'avait pas été là durant ces treize dernières années, pour informer, interroger, analyser, commenter, rendre publiques des informations et enquêter... ".
" ...le modèle économique permettant la publication d’un quotidien de presse écrite en français, à l’échelle d’un territoire de 3 millions d’habitants sur tout le Pays Basque (dont une petite minorité comprend le français), nécessite des moyens financiers très importants, qui vont bien au-delà de la capacité d’un territoire comme le nôtre à le financer. Surtout en tenant compte de la crise économique générale qui est encore plus accentuée dans le domaine de la presse écrite ". En entier en PDF2.
Suite des extraits de l'éditorial : " C'est tous ensemble que nous parviendrons à rebondir à l'arrêt du JPB, en nous servant de cette expérience accumulée, afin de proposer à l'ensemble des citoyens du Pays Basque des outils d'informations en phase avec leurs habitudes de lecture, et qui leur permettront de se les approprier ".
" Le site internet kazeta.info, (voir le site) créé par le biais du JPB pour répondre à la nécessité d’informer en euskara (2), poursuivra le travail entrepris ces dernières années ".
Les difficultés de faire entendre sa voix quand on est proche du courant nationaliste ne sont pas nouvelles.
Le 7 décembre, le directeur avait évoqué des " difficultés nombreuses et implacables ", dont les difficultés économiques de partenaires, des subventions publiques " quasi-inexistantes ". Il devra supprimer seize emplois (voir le site)
Le système français de subventions à la presse fait que, comme tous les journaux qui remettent en cause les institutions de la République, le JPB ne touchait aucune subvention du ministère de la Culture.
Il manquait de publicités payantes.
Il a dû de pouvoir subsister par l'appui de Gara (2), quotidien nationaliste qui édite en espagnol et basque des deux côtés de la frontière. (voir le site)
(voir le site) de cotebasque.net qui rapporte, peu après le 5 octobre 2012 sous le titre Le Journal du Pays Basque menacé ! la menace d'un procès sur une plainte déposée par Bruno Béziat, chef de service du journal Sud-Ouest de Bordeaux.
" Nous voyons dans cette plainte une tentative de museler l'expression publique, mais aussi de déstabiliser le travail sérieux que mène l'ensemble de l'équipe du Journal du Pays Basque depuis maintenant onze années ".
(voir le site) de hendaye-jac2 pour un Entretien avec Antton Etxeberri, directeur de publication du Journal du Pays Basque du 4 octobre 2012.
Sur sa page de wikipédia, on note que : " Le Journal du Pays Basque a été créé pour offrir aux lecteurs une alternative au quotidien régional Sud Ouest, qui jouissait jusqu'en 2001 d'une situation de monopole ".
Y aurait-il un rapport ? Certainement, Antton Etxeberri, énumérant le 7 décembre les raisons de la fermeture prochaine du JPB, note " la présence d’un quotidien d’informations régionales qui ne nous a pas épargnés ".
(1) De Bayonne il migra à Urrugne - Urruña en basque - qui se situe aux portes de l'Espagne, à 20 km de Biarritz, entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye, non loin de Ciboure, Ascain, Sare et Biriatou (voir le site)
(2) Gara, successeur d’Egin. Pour les lecteurs bretons qui veulent avoir des nouvelles du Pays basque, mais ne connaissent pas l’espagnol, c’est peut-être l’occasion de se mettre à l’étude du basque (même si cette langue est traduite - difficilement - sur Google traduction : (voir le site) ) puisque kazeta-info est, lui aussi, publié en basque.