DIWAN BEV !
• Impasse financière
Une fois encore Diwan se doit de surmonter des difficultés financières. L'État refuse de reconduire la subvention de 205 000 euros obtenue en 2002 et M. le Président de la Région Bretagne vient de nous refuser un complément d'aide de 195 000 euros.
Aujourd’hui, la situation de Diwan est difficile : le déficit prévisionnel 2003 reste à 250 000 euros, malgré les efforts de gestion de l’association et les 110 000 euros supplémentaires, gagnés grâce à nos campagnes de soutien 2003. Cette insuffisance correspond à 6 centimes par habitant de Bretagne...
Grâce au soutien de milliers de bénévoles, parents et donateurs, nos ressources d'autofinancement représentent plus du tiers des 2 700 000 euros de produits annuels.
Pour l’année 2002, cette somme représentait un total de 288 euros par élève, de la maternelle au lycée. Nous sommes donc bien au-delà de ce que pourrait rapporter l’hypothèse avancée d’une participation parentale de 150 ou 200 euros, par le Président de la Région dans son courrier du 24 octobre dernier, et qui, nous le pensons, repose sur un malentendu.
Appel aux responsables politiques
Alors que la langue bretonne est grandement menacée, l'État nous demande de renoncer à nos méthodes pédagogiques et le président du Conseil régional de Bretagne nous propose de faire payer les parents…
Nous refusons de croire que la Bretagne se contentera d'une langue mourante et d'une culture conjuguée au passé, alors que 80 % des bretons expriment leur désir de voir la langue conservée.
Après le refus de l’Education Nationale de la subvention accordée en 2002, nous croyons que les assemblées régionales et départementales peuvent être à même d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis de la langue bretonne.
Nous sommes convaincus de l'importance de l'action des élus de nos collectivités territoriales pour réaliser une vraie politique linguistique et culturelle, véritable investissement pour l'avenir et élément fondamental de notre développement social et économique en Bretagne.
Au-delà des clivages idéologiques, nous faisons appel au sens citoyen et à la responsabilité de chaque élu breton pour éviter l'irréparable. Dans 20 ans, plus personne ne sera en mesure de restaurer la langue bretonne, même pour 1000 fois 200 000 euros…
Au moment où le Ministre de la Culture demande que soient aidées les langues de France, et où plusieurs régions s’engagent dans cette voie, nous comptons sur nos élus pour redonner un espoir à la langue bretonne.
Appel à la société civile
Avec le soutien des citoyens conscients des enjeux éducatifs et linguistiques bretons, nous réclamons une reconnaissance juridique de notre système éducatif et de la langue bretonne.
Vous aussi, faites savoir que la politique vis-à-vis de l'enseignement en langue régionale est intolérable, participez à la "souscription exceptionnelle" sous la forme d'un chèque, ou en décidant de faire un prélèvement mensuel.
En conclusion
• Pour le respect des droits des enfants bretons
• Pour le plurilinguisme et la diversité culturelle
• Pour une langue bretonne vivante
• Pour une école ouverte sur le monde
À travers Diwan, c’est le symbole même de l’avenir de la langue bretonne qui est en grande difficulté. Comment espérer que la langue bretonne puisse continuer à vivre si l’école qui propose le mode d’apprentissage reconnu par les spécialistes comme étant le plus efficient pour conduire les élèves à un véritable bilinguisme ne peut plus assurer sa mission
Aujourd'hui, en novembre 2003 :
- La langue bretonne n'a aucune place officielle dans la République française ;
- Le déclin de la langue bretonne a été programmé délibérément : elle est actuellement en voie d'extinction. Si rien n'est fait, elle deviendra rapidement une langue morte ;
- Le blocage constitutionnel ne permet pas d'imaginer de solution à court terme au niveau national ;
- Aujourd'hui, le niveau d'engagement des collectivités territoriales est insuffisant pour garantir un avenir à la langue bretonne comme langue de communication ;
- Le système scolaire français privilégie le monolinguisme francophone ;
- Les écoles Diwan ont prouvé que le bilinguisme est un atout essentiel pour donner une éducation citoyenne ouverte sur la diversité culturelle et linguistique ;
- et paradoxalement, les représentants français défendent explicitement la diversité culturelle à l'échelle planétaire...
Nous demandons la mise en place d'un plan d'urgence pour :
• La reconnaissance officielle de la langue bretonne et la mise en place d'une véritable politique garantissant l'avenir du breton comme langue de communication, contemporaine et vivante ;
• Un soutien sans ambiguïté des pouvoirs publics pour un statut public adapté pour Diwan ;
• L'engagement ferme et tangible des responsables politiques des collectivités territoriales bretonnes : région, départements et communes. ;
• L'affectation de moyens spécifiques pour la promotion d'un système pédagogique qui a fait ses preuves : l'immersion linguistique dès le plus jeune âge ;
• Offrir à tous les Bretons la possibilité de choisir une scolarité bilingue par immersion, dans une école laïque, gratuite et ouverte à tous.
Bilan Diwan :
Diwan c’est :
- une école laïque,
- une école gratuite
- une école ouverte à tous
- un développement continu pendant vingt-sept années scolaires
- près de 2800 élèves
- 39 établissements de la maternelle à la terminale :
- 33 écoles primaires
- 3 collèges sur 5 sites
- 1 lycée
- 428 personnes travaillant dans nos établissements
- 273 employés dans l’ensemble des établissements du réseau dont 97 à charge de Diwan (224 enseignants, 31 animateurs du second degré, 18 personnels administratifs)
- 155 personnels non enseignants employés directement par les écoles du premier degré, collèges et lycée
- Un budget de 2 696 000 euros, dont 83,64 % en charges de personnel
- une école bilingue par immersion dont les résultats sont avérés et reconnus par tous (bilinguisme équilibré)
Diwan assure un véritable service public d’éducation bilingue breton-français, avec de bons résultats aux examens dans les deux langues.
L’assemblée générale d’avril 2002 a réaffirmé nos principes d’association d'éducation populaire et de réseau solidaire.
Sans Diwan, aucun jeune ne parlerait breton aujourd'hui.
En 27 ans, Diwan est passé de l'utopie initiale à la gestion d'une structure pédagogique, administrative et financière. Diwan a mis en place les bases d'une école de demain : européenne et multilingue.
Difficultés récurrentes, chroniques
• Impasse juridique
La non-ratification de la charte pour les langues minoritaires, blocage constitutionnel,
La décision du Conseil d’Etat de mettre fin au processus d’intégration dans l’Éducation nationale
La loi Falloux inadaptée à Diwan