Le samedi 28 juin, le collectif 44=BZH organise une grande manifestation pour le droit des habitants de Loire-Atlantique de décider du choix de leur région d'attachement. Cette manifestation, comme toutes celles qui auront lieu un peu partout en Bretagne au mois de juin, s'élève contre la réforme territoriale qui n'a fait l'objet d'aucune consultation populaire.
Pourquoi manifester pour la réunification de la Bretagne en tant que parent d'élèves bilingues ?
La Bretagne s'est vue amputée d'une partie de son territoire historique au 20è siècle, d'abord sous le fait du gouvernement du Maréchal Pétain, puis lors de la création des régions administratives dans le milieu des années 1980.
On a parlé et on parle toujours breton en Loire-Atlantique et c'est pour cette raison que div yezh Breizh, comme d'autres associations de promotion de la langue et de la culture bretonne, milite pour l'enseignement bilingue dans ce département. En Loire-Altantique, la première filière bilingue français-breton publique a ouvert en 1999, il y a aujourd'hui 2 écoles, celles des Batignolles (1 classe) et celle des Marsauderies (7 classes) ainsi qu'une poursuite au collège Rutigliano. Pourtant, les textes relatifs à l'enseignement des langues régionales ont toujours prévu que la langue bretonne pouvait y être enseignée. La France reconnaît l'identité bretonne du département mais refuse l'unité administrative. Cela se traduit dans les faits par des incohérences et des difficultés d'organisation et de fonctionnement qui viennent s'ajouter à celles que nous connaissons déjà sur l'Académie de Rennes.
Pourquoi montrer son mécontentement face aux tractations politiciennes en coulisse ?
Le problème de la Loire-Atlantique n'est pas le seul auquel nous ayons à faire face. La réforme territoriale n'est pas encore arrêtée et la dernière carte des 14 régions françaises présentée par le président de la république, peut encore évoluer. Rien ne nous met à l'abri d'une décision de dernière minute de fusionner Bretagne administrative et Pays-de-Loire pour créer un Grand Ouest : la Bretagne, en tant qu'entité administrative disparaîtrait alors.
Ne nous leurrons pas. Une telle fusion entraînerait petit-à-petit également la disparition de la culture bretonne, de la langue bretonne au moins dans les écoles. Alan Stivell chantait : « Hep brezhoneg, Breizh ebet » (Sans langue bretonne pas de Bretagne), l'inverse est tout aussi vrai, sans Bretagne, plus de langue bretonne.
Nous devons éviter d'en arriver à cette situation. Pour cela nous n'avons d'autre choix que de montrer massivement notre désaccord avec la réforme territoriale actuelle. Nous devons réclamer le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne pour que le nouveau découpage ait un sens économique aussi bien que culturel.
Pour div yezh, la réforme de décentralisation est nécessaire en France. En revanche, nous considérons que les modalités de cette réforme, et particulièrement le (re-)découpage territorial, ne peut être décidé uniquement par l'état central, sans prendre en compte les communautés humaines, historiques, culturelles et économiques qui existent dans nos territoires. La Bretagne et la Loire-Atlantique forment un ensemble cohérent qu'il est plus que temps de regrouper au sein d'une même région, la Bretagne !
C'est pourquoi nous vous invitons à prendre part à la manifestation du 28 juin à Nantes devant la préfecture (6 Quai Ceineray) à 14h00.
Nous vous invitons également à prendre part aux manifestations décentralisées qui se tiendront le 30 juin à 17h00 devant toutes les préfectures ou sous-préfectures de Bretagne