Des milliers de Kurdes (13 000 selon la police, 30 000 selon les organisateurs) venus de toute l'Europe, ainsi que de Français, dont une délégation des Amitiés kurdes de Bretagne, ont défilé samedi dans les rues de Paris et tenu meeting sur la place de la République pour crier leur indignation, toujours aussi vive, un an après l'assassinat de trois militantes kurdes, dont Fidan Dogan, bien connue en Bretagne sous le nom de Rojbîn.
A l'heure où le nom de Nelson Mandela est sur toutes les lèvres, il est impossible pour les Kurdes et ceux qui les soutiennent de ne pas faire le rapprochement entre Mandela et Öcalan (leader kurde emprisonné à vie), l'ANC et le PKK (deux organisations dont l'une, le PKK, est toujours considérée comme terroriste), Dulcie September et Rojbîn (toutes deux en poste à Paris et assassinées dans leurs bureaux).
La Fédération des Associations kurdes de France (Feyka), la Coordination nationale Solidarité Kurdistan (CNSK), le Parti communiste français (PCF), Femmes Solidaires, la Marche Mondiale des Femmes, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), le Mouvement de la Paix, Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), la communauté tamoule, les organisations de la gauche turque, mais aussi les antifascistes allemands étaient présents. Des députés européens, des maires, des élus locaux ont également pris part à la manifestation. Parmi les nombreux orateurs on citera Remzi Kartal, co-président du Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra-Gel), Pierre Laurent, sénateur, président du parti de la gauche européenne et secrétaire national du PCF, Aysel Tuğluk, députée de Van, co-présidente du Congrès pour une société démocratique (DTK).Tous ont alternativement crié leur indignation.Les familles des victimes sont également intervenues dans la dignité.
Le président des Amitiés kurdes de Bretagne,au nom de la CNSK, a affirmé la détermination totale des organisations qui la composent pour obtenir des autorités françaises que toute la vérité soit établie et que la justice passe, même si l'accusation concerne un pays (la Turquie) ami de la France :
"nous attendons du gouvernement français et de l'Elysée l'attitude qu'il convient quand il s'agit de dénoncer un crime politique qui a été commis sur notre sol, de réconforter les proches des victimes et de demander des comptes au pays mis en cause".
André Métayer