Les images venues de Catalogne ce dimanche 1er octobre sont symptomatiques à la fois de l’incompétence et de la culture de brutalité du gouvernement central espagnol. Il est clair que pour l’avenir de la Catalogne il y aura un avant et un après 1er octobre. Et il est à souhaiter que le peuple catalan puisse décider de son avenir le plus rapidement possible maintenant, tant les résultats des votes qui ont pu s’effectuer sont éloquents en faveur du oui.
Ces images posent également la question, pour toute la planète, et a fortiori pour l’Europe en construction, des champs d’application de la démocratie.
En effet, si les calendriers électoraux continuent de relever des États centraux et d’eux seuls, il apparaît clairement que nous ne sommes pas régis par de véritables instances démocratiques.
La déclaration Universelle des Droits de L’homme de 1948 évoque pourtant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais là aussi si la définition d’un peuple relève uniquement d’un pouvoir central, comme c’est le cas en France par exemple, comment pourra à l’avenir s’exprimer la démocratie ?
Rappelons que la définition de la nation française, autour d’un pacte dit républicain, n’a jamais été validée par un quelconque référendum au sein de l’Hexagone. Et pourtant l’idée qu’il puisse exister un peuple breton, ou un peuple corse, avec des aspirations différentes de celles du pouvoir central, est considérée comme une hérésie dans l’autoproclamée des Droits de l’Homme ainsi que par tous les relais médiatiques dont elle dispose.
Le chemin est donc long avant qu’une Europe qui serait enfin fidèle à sa devise « unie dans la diversité », puisse se construire. C’est pourquoi les exemples catalans et écossais sont porteurs d’espoir pour les Bretons, les Corses, les Alsaciens et bien d’autres composantes des peuples de l’Hexagone et d’Europe mais aussi, rappelons-le, pour nos amis Kurdes. C’est pourquoi également la France a rapidement choisi son camp, celui de Mariano Rajoy en péninsule ibérique, celui du pouvoir chiite en place à Bagdad au Moyen-Orient. Espérons que l’Union Européenne saura cette fois être à la hauteur des enjeux, ici et là-bas.
Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa