Dimanche 11 janvier, Bretagne Vivante (1) organisait une sortie ornithologique à Lambezellec. Vers 10 heures, avec du soleil, forz penaos ! nous voilà réunis devant l'église, près de l'animateur qui nous précise l'objectif du matin : observer les oiseaux des jardins en s'aidant au besoin du dépliant distribué, qui répertorie en couleur, les principales espèces. Munis de nos jumelles, nous cheminons vers la petite vallée arborée de Traon Stivel, où chante un ruisseau qui rejoint allègrement la Penfeld.
Tout paraît banal à qui ne sait voir. Les petits oiseaux paraissent ternes tant qu'on ne prend pas la peine de détailler leur livrée et que dire de leur ramage qui ne se résume pas à « cui cui » !; par exemple, les grives ont un chant remarquablement varié et mélodieux, qu'elle font entendre du haut de leur perchoir, et c'est un plaisir renouvelé que de les entendre.
Mais revenons à nos observations. Voilà un pinson ; comme souvent chez les oiseaux, on observe un dimorphisme sexuel dans le couple. La femelle est plutôt terne tandis que le mâle arbore un coquet devantier rose. L'expression «chanter comme un pinson » ne signifie pas que l'oiseau chante bien, mais il le fait souvent et gaiement. Moins placides que les pinsons, voici des mésanges qui volettent de branches en rameaux, sans jamais faire de pause; il n'est pas toujours aisé de les suivre à la jumelle tant elles sont actives. Ce sont de petits oiseaux communs et forts jolis ; la mésange bleue possède une calotte bleue, des joues blanches et un ventre jaune ; la charbonnière, plus grosse, s'habille et porte une cravate noire sur son ventre jaune, sa calotte est noire ; mais voici des mésanges à longue queue … et je ne parle pas des merles, corneilles et autres choucas des tours.
La mésange bleue n'est pas une tète de linotte, en Angleterre, elle a souvent été observée, ouvrant des bouteilles de lait operculées, déposées devant les maisons.
Dans les sous-bois, un geai des chênes rouspète. C'est un très bel oiseau, intelligent et parfois agressif, paré de nombreuses couleurs et plus fort que le merle. Il lui arrive d'oublier les caches où il a stocké des glands ; pas comme les banquiers, dit l'un d'entre nous, qui savent toujours où se trouve leur argent ; sauf parfois les assurances-vie dit un autre, avec malice …
De discrètes fauvettes à tête noire se cachent dans les frondaisons tandis que nous contournons l'ancienne et fantomatique brasserie de Lambezellec, fermée en 1981, qui compta jusqu'à 500 ouvriers ! des pigeons biset se chauffent au soleil sur le pan sud de la tour esseulée. Puis nous empruntons le fameux viaduc du 19 ème siècle, construit par Harel de la Noé (2), dont les rails furent ôtés dans les années 1970.
Voici la fin de cette balade agréable et instructive. N'hésitez pas à joindre la section locale de Bretagne Vivante si vous souhaitez participer à ces sorties naturalistes ouvertes à tous.
Notes
1. Bretagne Vivante, section de Brest : (voir le site)
2. Harel de la Noe, architecte breton, article dans Ar-Men n°155