Hier soir, mercredi 18 octobre, devant un auditoire comprenant des parlementaires, des chefs d’entreprises, des journalistes, et plus généralement des Bretons et amis de la Bretagne, Bernadette Malgorn a répondu aux questions sur la situation de la Bretagne, ses perspectives d’avenir, et sur son attachement à sa région d’origine.
Sous le feu des questions
Le débat animé avec brio par Yannick Le Bourdonnec a suscité de nombreuses questions auxquelles Bernadette Malgorn a répondu, parfois avec une certaine fougue.
Les thèmes liés à la réunification de la Bretagne, le rôle de l’État en région, l’incapacité de la Bretagne à garder ses jeunes diplômés, la question foncière, les déséquilibres économiques internes de la région, la réalisation des infrastructures ont particulièrement été abordés.
Des chefs d’entreprises ont évoqué le risque de délocalisation des sièges sociaux en raison de l’insuffisante desserte internationale (et nationale) de la région. Bernadette Malgorn a rappelé les échéances pour l’achèvement de la desserte TGV 2012/2013, et s’est déclarée confiante pour la réalisation de l’aéroport de Notre Dame des Landes.
Liens État/région
S’agissant du rôle de l’État elle s’est prononcée pour le maintien de l’État dans les régions, seul moyen d’assurer une politique globale de développement pour un pays où les régions connaissent une situation, une histoire, une pratique très diversifiées. Elle est également intervenue pour préciser le rôle d’arbitre et de garant de la loi et de la démocratie du Préfet en région. En tant que représentante de l’État, elle considère que la fonction préfectorale doit s’adapter aux contextes territoriaux spécifiques, incitatrice pour certaines régions, modératrice pour d’autres.
Le fait d’être préfète de sa région d’origine lui a permis d’analyser plus rapidement les différentes questions auxquelles elle était confrontée. C’est en particulier ce qui l’a conduit à intervenir sur le sujet controversé de la jeunesse bretonne et les taux inquiétants d’alcoolisme et de prise de drogue qu’enregistre en particulier cette population. L’évolution du secteur agricole et agroalimentaire constitue un enjeu fort pour la région, d’où la nécessité de poursuivre le développement de la recherche, de l’innovation pour assurer la meilleure compétitivité aux entreprises installées en Bretagne.
Réunification de la Bretagne : pas une priorité
Sur la question de la réunification de la Bretagne, elle a souligné que le cadre administratif ne lui semblait pas constituer la première priorité, même si elle en comprenait le caractère affectif. Il lui apparaît que les communications, les coopérations en matière économique ou culturelle se sont depuis longtemps affranchies des découpages administratifs. Dans tous les cas la question relève en matière de choix des collectivités d’un processus démocratique.
En réponse à une question, Bernadette Malgorn a souligné que, quelles que soient ses affectations professionnelles, elle s’était toujours sentie bretonne à part entière, ce qui est confirmé par son talent pour les chansons bretonnes, et son tempérament également « entier ».