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- Chronique -
Un premier album pour Kaolila : « Pilhoù »
Kaolila présente son premier album « Pilhoù » : une célébration musicale des femmes et des traditions populaires.
Par Gérard SIMON pour Culture et celtie le 10/03/25 19:34
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Jaquette du CD de KAOLILA Pilhoù

Nous sommes, toujours, très heureux de vous présenter le premier album d’un groupe, lorsque, et c’est notre critère de sélection, dès notre prime et attentive audition, celui-ci capte notre oreille et, par l’originalité de son interprétation vocale et instrumentale, ainsi que la teneur du propos, a toute chance de ravir votre exigeante et prospective écoute en matière de création de musiques bretonnes actuelles.

Chantés en breton, amplement colorés de country, de folk, de rock, de musiques old-time, voire de blues, vous découvrirez, entre gwerzioù des Monts d’Arrée et « protest songs from USA » , 8 titres qui proposent une célébration musicale de toutes les femmes du monde, celles d’hier et d’aujourd’hui, ainsi que des traditions populaires.

Trois voix féminines au sein desquelles, pour un morceau, en piste 6, parvient à s’insérer, en premier plan, la voix du guitariste, trois instruments amplifiés, basse, guitare, violon, rejoints par un invité de marque en la personne d’Antonin VOLSON (Collaborations, entre autres, avec Nolwenn KORBELL, FLEUVES, DOUR/LE POTTIER, ou pour le fest-noz symphonique, Duo HAMON/MARTIN-Annie EBREL-Orchestre Symphonique de Bretagne), voici donc, avec cet opus autoproduit (1), déjà lauréat du fonds culturel E-LECLERC SCARMOR 2024, un quintet, dont on n’a pas fini d’entendre parler.

Retenez bien son nom… KAOLILA !
Nom de groupe pas très breton, nous direz-vous ? Non, mais… celtique ! puisque d’origine écossaise (En gaélique CAOL : Source et ILA : île, comme celle d’Islay), évoquant, ainsi, le whisky tourbé de cette ile où, invité d’un festival celtique à Glasgow, la formation, a fait quelques détours dégustatifs…. avec application, mais modération, bien entendu !

Quant à l’appellation donnée au disque, elle, est 100% bretonne, puisque cette homogène et thématique fresque sonore, est intitulée : « Pilhoù » (prononcer : « pi-you » ) qui veut dire « chiffons » , en breton.
« Pilhoù » suggère un voyage musical riche et dépaysant. Inspiré par les chiffonnières de Bretagne chantres nomades des traditions orales et d’histoires.
Autrefois, plus précisément dans les Monts d’Arrée, lorsque l’hiver devenait rude et la terre peu fertile, pour gagner son pain, il fallait quitter le pays. Les pilhaouerien étaient des marchands itinérants qui échangeaient des articles manufacturés divers, en particulier de la vaisselle, de la quincaillerie, des vierge en bois sculpté, des cartes à jouer ou des colifichets… contre des chiffons, peaux de lapin, queues de cheval, soies de porcs ou métaux divers.
Pour les chiffons, à leur retour en Bretagne, ces troqueurs ambulants et saisonniers revendaient leur collecte aux moulins à papier.
Acteurs de l'économie des monts d'Arrée, ils étaient, aussi porteurs des nouvelles, bonnes comme mauvaises et, par le fait, chantres des traditions populaires.

Pour faire ce dépaysant voyage, autant actuel que mémoriel, qui insuffle une réflexion sur la force et la résilience des femmes, mais, aussi, sur la richesse des traditions populaires, montez dans la charrette des pilhaouerien, tirée par un cheval, scène « breizh-country » que vous retrouverez en illustration interne du digipack. Vous y découvrirez les silhouettes et visages des membres de la formation :
- Marion GUEN, au chant,
- Arzela ABIVEN, au chant,
- Faustine AUDEBERT, au chant et basse,
- Nicola HAYES, au violon,
et, tiens, un homme !…
- Doniphan LAPORTE, aux guitares… et chant.

Comme les chiffonnières de Bretagne qui, au travers de leurs chansons, racontaient des histoires, le quintet KAOLILA, avec son très original discours musical et vocal, entreprend une démarche similaire avec 5 textes originaux signés de l’écrivain breton et bretonnant botmeurien, Gérard GUEN, alias Gégé GWENN, également, père de Marion.
C’est d’ailleurs Marion qui lui a « commandé » des textes relatant, exclusivement, des histoires de femmes connues ou moins connues, qu’elles soient guerrières, artistes, militantes ou héroïnes du quotidien et dont par leur force et leur résilience, les actes se sont inscrits dans le temps...
Il faut dire que l’auteur est coutumier de ce style d’observation et narratif, puisque parmi l’écriture d’une saga de 4 tomes, débutée en 2007, il entreprenait une description, quasi sociologique, des monts d'Arrée, à la fin du XXe siècle.
Pour répondre à la quête féministe de sa fille, l’auteur a écrit une trentaine de textes, ce qui nous laisse, au-delà de la scène et de ce présent opus, beaucoup à découvrir au cours de prochaines publications discographiques.
Dans cet esprit prospectif, KAOLILA, avec sa nouvelle chanteuse Katell KLOAREG, remplaçant Arzela ABIVEN, présente sur cet enregistrement, a signé avec le label ARFOLK qui, de l’actuel distributeur, deviendra producteur.

Pour alterner avec ces cinq textes originaux, toujours dans la même thématique féminine et féministe, KAOLILA interprète trois chansons traditionnelles, dont, « Frankie et Albert » , air et texte traditionnels américains, chanté, notamment, dans un autre tempo, par Bob DYLAN, sur son disque « Good as I Been to You » , paru en 1992.
Les traditionnels bretons « Ar Sorserez » et « Ar Plac’h Div Wech Eureujet, sont empruntés au répertoire des Sœurs GOADEC, trio iconique que, dans sa structure originelle, en trio, KAOLILA, chantait, déjà, dans la rue, comme au cours des festoù-noz.

Vous serez, immédiatement, interpellés par cette version de « Ar Sorserez » qui ouvre l’album.
Un court et introductif unisson vocal des trois chanteuses précède sur un tempo « transe-bolérosant » , si vous nous pardonnez, ce néologisme, des voix féminines puissantes, enflammées, qui, presque, clament, mais en parfaite harmonie, soutenues par une bien ronde basse insistante qui lutte avec l’obsédante guitare… quelle ouverture !
A écouter à bon volume, c’est aussi tribal, que symphonique !

Laret din me ‘ta plac’hig
Plac’hig a driwec’h vloaz
gant piv e peus te desket
Da Sorserez gentañ

Digant ur skolaer Yaouank
Peus tost d’eus ti ma zad
En deus desket din an drouk
e-lec’h deskiñ ar vad
[…/…]

Dites-moi, jeune fille
jeune fille des dix-huit ans
avec qui as-tu appris
ton premier sortilège?

Avec un jeune instituteur
du côté de chez mon père
qui m'a enseigné le mal
au lieu de m'enseigner le bien.
[…/…]

En piste 2, vous écouterez un premier texte de Gégé GWENN, parmi ceux qui nourrissent substantiellement ce programme.
Titrée « Jane Addams » , cette pièce rend hommage à l’illinoise, en 1931, prix Nobel de la paix, Laura Jane ADDAMS (1860-1935) philanthrope pacifiste et réformatrice sociale qui a marqué sa vie par l'action sociale au sein de la société américaine.
Après avoir rédigé de nombreux articles de presse et essais ayant pour sujet le droit des enfants, le droit des femmes, le droit de vote des femmes aux Etats-Unis, elle a cofondé en 1889, avec Ellen GATES STAR l'un des premiers centres d'œuvres sociales aux États-Unis, la Hull House, de Chicago.

Le chant doublement cordé et électrique du violon Nashvillien de Nicola HAYES, se mêle magnifiquement et énergiquement au vigoureux chant bretonnant des chanteuses qui redoublent de célébrante persuasion, ménageant, néanmoins, quelques « ponts » instrumentaux bien « pêchus » , où, notamment, la guitare de Doniphan LAPORTE, en improvisations, se déchaine.
Le monceau se conclut, en quelques notes, par une très brève, mais iconique, allusion musicale, à l’ « America » de "West Side Story.  

[…/…]
Un ti d’oa e Chicago
Evit ar re ‘vev garv
Degemer ar re estren
Glaske bevañ hep anken
[…/…]

[…/…]
N’eo ket anat en Amerika
|…/…]

|…/…]
‘Vit ar peoc’h, e-kreiz ar brezel
‘vez klevet hi uhel
Oc’h embann, dre ar bed
Ar justis hag an ingalded
|…/…]

[…/…]
Pez a nac’has en amerika

[…/…]
Elle avait une maison à Chicago
Pour celles pour vivaient dans la misère
Pour y accueillir les étrangers
Au visage usé par les guerres…
[…/…]

[…/…]
Ce n’est pas évident en Amérique…
[…/…]

|…/…]
Pour la paix au cœur de la guerre,
S’élevait sa forte voix,
Pour défendre à travers le monde
La justice et l’égalité…
|…/…]

|…/…]
Ce qui n’est pas évident en Amérique.

Distincts sur les deux voies stéréophoniques, un fusionnel alliage, mélodie et rythmique, façonné par un duo guitare et basse, après quelques mesures, rejoint par le nostalgique violon, puis le chant solo de Marion qui ne restera pas longtemps seul, puisque rattrapé par les deux autres voix féminines, voici, en piste 3, le titre éponyme « Pilhoù » . La première partie, plus modérato, ne manque pas de très rapidement, exploser, crescendo, sous l’énergie brute et rebelle du trio vocal, toutefois, parfaitement harmonieuse.
En quelques mots, c’est l’histoire d’une jeune femme pilhaouer qui suit son mari, également chiffonnier ; elle n’est pas vraiment amoureuse de lui, de plus, elle trouve cette vie rude… mais, rassurez-vous, l’histoire finit bien !

En piste 4, sur une ligne de violon amplifié « bourdonnant » et un original cliquetis de percussions, vous découvrirez une intense et prenante interprétation polyphonique du chant traditionnel « Ar plac’h div wech eureujet » .


Cette gwerz fait partie du répertoire des Soeurs GOADEC et, parmi d’autres artistes, et pas des moindres, comme Marthe VASSALLO ou Louise EBREL, Denez PRIGENT l’avait célestement reprise en 3ème titre de son dernier album « Ur mor a zaeloù - Une mer de larmes » , opus que nous vous avions, dès sa parution, présenté, sur nos pages en ligne. (Voir chronique)

KAOLILA, nous en propose, ici, une version collective, puissante, habitée, étonnante !... non pas une version de plus, mais une magnifique re-création.

Après « Caol Ila » , où, dans son texte, Gérard GUEN, conjugue les images de la vie de Mary Stiwart, avec celles du whisky, de Wallace, de Brave-Art, de l’Ecosse d’aujourd’hui avec son espoir de liberté, porté par un bluesy trio voix, violon, guitare, se souvenant d’un morceau, le guitariste de KAOLILA, Doniphan LAPORTE propose, alors, aux chanteuses, après l’avoir retravaillé, d’ajouter à ce programme consacré aux femmes, une autre page féministe s’inscrivant parfaitement dans le thème choisi pour le concept de l’album « Pilhoù » .
Cette chanson est inspirée d'un fait divers réel survenu à Saint-Louis, au Missouri, en 1899.
Une jeune Afro-américaine, de 22 ans, Frankie BAKER, abat son conjoint Allen BRITT, également connu sous le nom d’Albert, parce qu’il l’avait trompée avec une danseuse.
Lors du procès, Frankie BAKER et ses avocats plaident la légitime défense, affirmant que BRITT, allias, Albert, l'avait attaquée avec un couteau… et obtiennent, ainsi, de façon inattendue, l’acquittement !
En piste 6, cela donne, dans un style très country, « Frankie et Albert » , une reprise du traditionnel américain, déjà, à ce titre, évoqué plus haut, où le seul homme de KAOLILA, étroitement entouré du chorus des voix de Marion, Arzela et Faustine et de l’enjôleur violon de Nicola, délaissant, bien entendu, pour ce titre, la langue bretonne, chante, magnifiquement, dans la pure couleur du style sur son aurifère ligne de guitare électrique.

Après ce détour « trad outre-Atlantique » , revenons, à présent, dans notre « Far-West armoricain » avec, à nouveau, chanté en breton, « Anna » , qui, dans un registre chagrin, amour, guerre, sur un rythme assez transe griffé de violon, est consacré à Anne de Bretagne.

[…/…]
Anna, Anna, Anna...
[…/…]
Amzer ebet ‘vit bezan bugel
[…/…]
Plijet e oas gant ar gouelioù al livioù, ar barzhonegoù
[…/…]
Anna, Anna..
Brezel, Karantez ha glac’har
Anna, Anna, Anna
Ganti adkavas Breizh e far
[…/…]
Anna, Anna, Anna
[…/…]
Traiset out bet gant ar c’hallaoued
Anna !   

[…/…]
 Anne, Anne, Anne...
[…/…]
Pas le temps d'être une enfant
[…/…]
Elle aimait les fêtes, les couleurs, la poésie
[…/…]
Anne, Anne...
Guerre, amour et chagrin
Anne, Anne, Anne
Avec toi, la Bretagne retrouve sa force
[…/…]
Anne, Anne, Anne
[…/…]
Tu as été trahie par les Français
 Anne !   

Piste 8, à notre grand regret, nous voici en présence du dernier tableau de cette captivante et métissée fresque sonore féminine et féministe ; on en redemanderait, pourtant, encore !
« Pilhoù » se conclut par « Afrika » , toujours composé par Gérard GUEN, un portrait de quatre grandes femmes africaines, WANGARIi, LEYHEYMA, N’ZINGA et… ZENZILEe qui n’est autre que Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama, dite Miriam MAKEBA, chanteuse d'ethno-jazz et militante politique sud-africaine, naturalisée guinéenne dans les années 1960 et proche de Nelson MANDELLA. 

Zenzile, Zenzile, Zenzile, Zenzile
Zenzile ‘oa bet toullbac’het
Zenzile, Zenzile
[…/…]

[…/…]
Zenzile, Zenzile
Ar frankiz an ingalded
Zenzile, Zenzile
Evit an holl Afrikaned
Zenzile, Zenzile, Zenzile

Zenzile, Zenzile, Zenzile
Zenzile a été emprisonnée
Zenzile, Zenzile
[…/…]

[…/…]
Zenzile, Zenzile
La liberté de l'égalité
Zenzile, Zenzile
Pour tous les Africains
Zenzile, Zenzile


Au-delà d’une teinture artistique « folk-rétro-punk breton et finistérien des Monts d’Arée » , comme le définit, par cette terminologie, le communiqué de presse rédigé par ARFOLK, on retrouve, à l’écoute de « Pilhoù » , malgré une certaine rugosité instrumentale et vocale, marqueurs du style KAOLILA, une qualité sonore qui, pour une édition en Compact-Disc, se rapproche de la rondeur acoustique du vinyle.
Il faut préciser que ce premier album a bénéficié des techniques d’enregistrement et du savoir-faire spécifiques du studio costarmoricain de Loguivy-Plougras, KERWAX ( Voir site).
Ce studio est spécialement centré sur la technologie d'enregistrement analogique vintage, procédé de traitement sonore qui se révèle être en parfaite osmose avec le style recherché par le quintet qui, pour sa novation créatrice, enracine profondément ses textes et ses sons dans la richesse du vécu.
C’est en échange d’une participation de KAOLILA à un festival et en leur offrant 3 jours de prises de sons, que le studio KERWAX a sollicité la formation pour leur venue à leurs micros, consoles collector et amplis à lampes des années 40 à 70, performants matériels générateurs d’une très belle épopée sonore et musicale qui a fait, ô combien, ses inoubliables preuves.
Belle entrée en scène discographique pour KAOLILA qui accédait, ainsi, à un lieu de référence et de renommée internationale qui, de surcroit, choisit ses artistes et groupes pour y travailler. Pour ne citer, bien restrictivement, que quelques références : Lou DOILLON, Thomas FERSEN and the Ginger accident, MES SOULIERS SONT ROUGES, CLARISSE LAVANANT y ont enregistré.
C’est, ainsi que, pour notre plus grand confort d’écoute, avec une savoureuse texture et une efficace mise en espace sonore, cet opus a été brillamment enregistré, mixé et masterisé, en ce même studio, par le créateur et maitre du magique endroit, Christophe CHAVANON.

Tout comme nous, vous serez, tour à tour, interpellés, captés, séduits par l‘univers sonore unique de KAOLILA, où la novation se mêle harmonieusement à l’héritage breton, qu’il soit musical, textuel, ou philosophiquement humain.
Chanté en langue bretonne, avec des textes originaux et des reprises, nous dirons de re-créations de traditionnels, une fois nouvelle, nous, vous, voici au cœur d’une Bretagne actuelle et créative, historiquement grande ouverte sur le monde avec ses personnages marquants et ses histoires qui font l’histoire, cette fois, vue côté femmes !

« Pilhoù » est un album que vous pourrez vous procurer très facilement sur le site Internet officiel de KAOLILA ( Voir site) , sur celui de son label distributeur, ARFOLK ( Voir page du site) et dans nombre d’espaces culturels E.LECLERC de proximité.

KAOLILA… à suivre, de près !... et pourquoi pas, avec une prochaine production ARFOLK, dans le même esprit de couleur artistique et sonore techniquement signée du studio KERWAX, l’édition d’un vinyle ?

Gérard SIMON
___________
(1) Production : Route 164.
Coproduction :
- L'Echonova, St-Avé (56).
- La Carène, Brest (29) Run ar Puñs, Châteaulin (29).
- Amzer Nevez, Ploemeur (56).

Illustration sonore de la page : KAOLILA - "Ar Sorserez" - Extrait de 01:04.
Site de KAOLILA : ( Voir site)

D'autres extraits sonores sur Culture et celtie, l'e-MAGazine ( Voir site)

Les titres du CD "Pilhoù" :

01 - Ar Sorserez - 04:07.
02 - Jane Addams - 03:30.
03 - Pilhoù - 04:15.
04 - Ar Plac’h Div Wech Euredet - 02:13.
05 - Caol Ila - 04:53.
06 - Frankie et Albert - 05:11.
07 - Anna - 03:19;
08 - Afrika - 04:09.

Durée totale : 31:37.

CD de KAOLILA "Pilhoù".
Parution : 6 décembre - Réf : 663729341 9
Production : KAOLILA - www.kaolila.com
Distribution : ARFOLK - www.arfolk.bzh

© Culture et Celtie

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