Du 12 au 17 novembre, c'est la Semaine du numérique, à Brest, ville de l'innovation dans les échanges de connaissance.
Voir le programme en bas de page.
Lundi 12 novembre, à la Fac de centre ville, il y avait une conférence intitulée «Les Open data facilitent la vie dans la ville et les transports».
Simon Chignard, acteur rennais majeur du mouvement de l'ouverture des données, a donné la définition des «open data», qui veut dire données ouvertes. Il a mis l'accent sur l'esprit de responsabilité que doivent avoir les détenteurs de données publiques.
Une donnée publique (des chiffres ou des points géographiques), non seulement doit être accessible (c'est la loi depuis 1978), mais, il faut qu'elle soit brute, que les détenteurs «lâchent prise», c'est-à-dire, qu'«ils ne proposent pas d'interprétation».
Il a parlé du manque de transparence qui est trop courant en France, au contraire des Anglo-Saxons, dont les élus sont habitués à mettre sur la table les éléments de gestion pour que les citoyens aient les moyens de comprendre ce qu'il se passe.
Simon Chignard a signalé que c'était Brest qui avait ouvert la voie, soit en libérant des données gépgraphiques, dès mars 2010, soit en rassemblant tous les acteurs de l'ouverture, lors des forums des usages coopératifs, tenus en juillet.
Il a aussi mentionné le rôle d'avant-garde qui a été celui des villes de Rennes et de Nantes, juste avant que Paris ne bouge aussi.
Pour que les données soient ouvertes, il faut qu'elles soient brutes, gratuites et lisibles avec un logiciel non propriétaire. Le PDF est ouvert, mais pas réutilisable. Excel n'est pas ouvert.
Que peut-on faire des données?
Un exemple a été donné avec Handimap, présenté par ses deux jeunes promoteurs, qui, en utilisant les données de la voirie de Rennes ont fait un logiciel pour téléphone mobile qui permet aux personnes à mobilité réduite de choisir les itinéraires qui leur conviennent. (voir le site)
Keolis, compagnie de transport à Rennes et à Brest, a libéré des données qui permettent de créer des logiciels pour se déplacer facilement. (voir le site)
Keolis Rennes a avancé, parce qu'elle a entamé un dialogue avec les développeurs, ce qui a permis d'améliorer la mise à disposition. (voir le site)
Rendre la vie plus facile et la ville plus claire dans son utilisation, comme dans sa gestion, voilà le but de la libération des données publiques.
David Jonglez, de Cap Gémini, a plaidé pour que les licences d'utilisation des données libres soient les plus réemployables possible par les entreprises, mais, Simon Chignard a montré que d'autres tenaient à ce que la réutilisation aboutisse à «un pot commun» qui pouvait permettre d'augmenter les «biens communs» de tous
Arnaud Willaime; de Brest Métropole Océane, a développé l'idée qu'il fallait instituer une «culture de la donnée», dans les services et chez les partenaires.
Brest a mis en place une idée originale en faisant des données un objet artistique : un panneau lumineux, situé au terminus ouest de tramway, montre des variations de couleurs à partir de la température et de données de circulation (nombre de voitures arrêtées aux feux du tramway, par exemple).
Dans le quartier de Bellevue, à Brest, ainsi qu'à Plouzané, les habitants peuvent signaler les incidents et les problèmes sur la voie publique et, nous a dit Arnaud Willaime : «les gens s'en servent très bien pour écrire».
Le tout sur un fond de carte libre Openstreetmap. «Signalez-nous un problème». (voir le site)
Christian Rogel
Tout le programme de la Semaine du Numérique à Brest. (voir le site)
Mardi 13 : Journée «systèmes embarqués» à l’ENSTA Bretagne : avantages/inconvénients en milieu industriel, diffusion, approches de programmation par rapport à des applications temps réel sur les 3 technos Linux, Android et noyau Lepton. Témoignages de donneurs d’ordre et présentation de produits
Mercredi 14 : Des entreprises et des labos de recherche ouvrent leurs portes pour montrer leurs dernières innovations. Entrez dans l’intimité des développements numériques brestois et discutez avec leurs créateurs. Rencontres et démos un peu partout sur Brest, et sur deux jours
Jeudi 15 : Démonstrations par des entreprises du numérique
Vendredi 16 : «An Daol Vras» (la grande tablée), le tiers-lieu brestois à vocation de «Cantine numérique» réunit ses partenaires fondateurs et potentiels, ses futurs utilisateurs et ses start-ups pour une présentation des objectifs et du programme de l’année à venir, et une visite des futurs locaux. Lancement également d’un concours de programmation express
Samedi 17 : Le collectif OBCB organise le premier «Open Bidouille Camp» en région, en partenariat avec OWNI.fr. Au menu, des ateliers pour que les habitants réalisent par eux-même, et une conférence sur les enjeux politique, économique et sociaux de la fabrication personnelle
Note : Une cantine numérique® est un dispositif pensé par des acteurs territoriaux de l’innovation. C’est un tiers-lieu -ni la maison, ni l’entreprise- dans lequel il est possible de se retrouver pour partager des moments conviviaux comme des temps de travail (co-working).