Le jeudi 26 février 2004, deux militants bretons vannetais sont interpellés à 3 h. 15 du matin par un important déploiement de forces de police. Relâchés, après 48 h. d’une garde à vue musclée, ils sont désormais mis en examen et placés sous étroit contrôle judiciaire. Officiellement, ils sont mis en examen pour une peinture sur un château d’eau à Surzur. Ces personnes n’ont pas été prises sur le fait. Les deux militants révèlent avoir fait de faux aveux sous la pression et comptent nier les faits. En vérité, ils ont été interrogés sur leurs fréquentations quant à un certain nombre d’affaires concernant le militantisme breton. L’un d’eux vient d’être assigné à résidence en Bretagne (5 départements !) l’autre a manqué un important entretien d’embauche à cause de cette garde à vue prolongée. Un véhicule a été immédiatement saisi sur demande du procureur, ainsi que deux ordinateurs, pendant les gardes à vue. Selon les interpellés, ces saisies lors de perquisitions sont l’aboutissement d’un chantage à la délation subi pendant l’interrogatoire. Un tag sur un château d’eau inesthétique ne justifie pas de priver un demandeur d’emploi de son véhicule et de compromettre l’avenir professionnel d’un jeune. L’association Bemdez constate les dérives du procureur de la République qui, suite à une garde à vue semblable, niait publiquement avoir reçu une série de plaintes, arrivée en recommandée le 9 décembre 2003 au Tribunal de Grande Instance de Vannes, pour mauvais traitements, dégradation de biens, violation du secret de l’instruction et recel de violation de l’instruction, atteinte aux libertés individuelles, violation de domicile. Dans le but de connaître les intentions du procureur, ce cas a été signalé respectivement à MM. le Président de la République française, le Premier ministre et le Garde des Sceaux. Lorsque de nombreux dossiers bretons restent en suspens, cette pression politique est plus que jamais insupportable. Bemdez, association culturelle qui effectue toutes les démarches légales pour rendre à la culture bretonne sa place légitime et envisager avec les élus une politique linguistique bretonne, ne peut que soutenir les deux personnes interpellées. L’un d’eux entame une grève des contrôles judiciaires. Bemdez annonce parallèlement une campagne médiatique conséquente, ponctuée de manifestations devant des lieux symboliques, par la diffusion de plusieurs centaines de tracts. Pour Bemdez, le Président Bertrand Deléon.