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- Point de vue -
Opinions variées à gauche sur la Charte des langues régionales ou minoritaires
La Charte des langues régionales ou minoritaires a été promue par l'autre organisation de l'Europe, qui avec 47 Etats signataires est bien plus large que l'Union européenne, qui paraît
Par Christian Rogel pour ABP le 22/01/14 0:56

La Charte des langues régionales ou minoritaires a été promue par l'autre organisation de l'Europe, qui avec 47 Etats signataires est bien plus large que l'Union européenne, qui paraît étriquée en comparaison. Elle inclut l'Islande, la Russie, l'Ukraine et l'Azebaïdjan sur 20 000 km.

Le Conseil de l'Europe sert aussi à limiter les excès des gouvernements trop répressifs, par sa célèbre Cour de Justice européenne des Droits de l'Homme.

Certains opposants à la Charte, de droite comme de gauche, croient y voir un complot des institutions de Bruxelles, qui n'y sont rigoureusement pour rien, même si le Parlement européen à voté une recommandation allant dans son sens.

Les 9 premiers Etats qui l'ont mise en vigueur l'ont fait depuis plus de 15 ans et ils ont été rejoints par 16 autres (voir le site) . On sait que la Grèce, la Turquie et la France sont les plus réfractaires à l'idée d'accorder des droits positifs à ceux qui ne parlent pas la langue de l'État.

A la veille de la délibération prévue le 22 janvier 2014, à l'Assemblée nationale, sous l'aiguillon du député de Quimper, Jean-Jacques Urvoas, on ne peut considérer comme une surprise que le Parti communiste français réitère son soutien à la ratification de la Charte (elle a déjà été signée sous le gouvernement Jospin) (voir le site) , mais, entre temps, il s'est allié au Parti de Gauche, dont le président, Jean-Luc Mélenchon, est connu pour être farouchement opposé à toute politique d'aménagement des droits linguistiques. Sa sortie méprisante sur Diwan, dont l'Agence Bretagne Presse a fait le récit, est restée tristement célèbre en Bretagne. (voir le site)

On doit à la vérité que quelques membres bretons du Parti de Gauche ne soutiennent pas les obsessions d'uniformisation culturelle de leur volcanique leader, alors qu'on ne trouve même pas d'ouverture de ce genre dans le microscopique parti de Jean-Pierre Chevènement, le Mouvement républicain citoyen (MRC) (voir le site)

Paradoxalement, le Nouveau Parti anticapitaliste, réputé plus extrémiste, est un peu plus favorable à la signature de la Charte, tout au moins ses militants de Bretagne ou de l'Outre-Mer, et c'est ainsi que l'Antillais, Philippe Pierre-Charles étrille Jean-Luc Mélenchon sur son opposition à la Charte dans une dénonciation de son esprit colonialiste et souligne que les Jacobins locaux ont maintenu l'esclavage que la Convention avait aboli. (voir le site) élenchon-le-pcf-et-les-colonies 5ème paragraphe

Contrairement aux peurs agitées par les Jacobins extrémistes, l'éventuelle ratification de la Charte par le Parlement ne modifierait qu'à la marge les droits des brittophones, car, la Charte est un catalogue de mesures, dont les gouvernements peuvent écarter celles qui semblent contraignantes ou coûteuses.

Christian Rogel

Dans son intervention au Sénat au cours de laquelle JL Mélenchon a dit que Diwan était une secte, il a ajouté « Je suis fier d'être Jacobin, ne parlant d'autre langue que le français, sauf, l'espagnol, langue de mes grands-parents. »

Voir aussi :
Christian Rogel est spécialiste du livre, de la documentation et de la culture bretonne.
[ Voir tous les articles de de Christian Rogel]
Vos 6 commentaires
Naon-e-dad Le Mercredi 22 janvier 2014 14:17
Comme c'est curieux... Melenchon - Le Pen, deux personnages en copier-coller? Deux clones, ou cousins en idéologie?
Deux tribuns, avides d'éructation et d'outrance.
En tout cas, Mélenchon est pris en flagrant délit d'incompétence s'agissant de la langue bretonne. A ce tarif, que faut-il penser du reste de son discours? Amateurisme hargneux?
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Herve Le Borgne Le Jeudi 23 janvier 2014 11:11
Jean-Marie Mélanchon, Jean-Luc Le Penn memestra.
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Klaod an Duigou Le Vendredi 24 janvier 2014 18:37
"Paradoxalement, le Nouveau Parti anticapitaliste, réputé plus extrémiste, est un peu plus favorable à la signature de la Charte": j'ai un peu de mal à comprendre le sens de ce membre de phrase...
Je n'ai pas suivi d'éventuelles prises de position du NPA à ce sujet, mais je me souviens parfaitement que la LCR (ancêtre de l'actuel NPA) soutenait clairement les revendications de Stourm ar Brezhoneg pour une chaîne de télévision en langue bretonne, et qu'il y avait des militants LCR parmi les parents d'élèves de l'école Diwan de lorient, et qu'ils étaient d'ailleurs très impliqués dans le soutien concret au fonctionnement de l'école...
Etre "d'extrême-gauche" (c'est sans doute ainsi qu'il faut interpréter "extrémiste"?) n'a jamais signifié être automatiquement opposé à la langue bretonne.
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Christian Rogel Le Vendredi 24 janvier 2014 18:48
@Klaod
Justement, nous en sommes bien d'accord. Alors que le NPA et l'ancienne LCR n'ont été que très rarement alliés électoraux du PS, celui-ci accueille à bras ouverts dans ses listes des gens du MRC dont l'extrémisme tendant à favoriser un Etat paratotalitaire est avéré.
La présence du NPA aux manifestations de Quimper et de Carhaix en novembre marque bien les frontières idéologiques.
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Antoine Carreta Le Dimanche 26 janvier 2014 20:42
L'immense majorité des députés de gauche est indifférente aux langues régionales. Il n'y a qu'à voir l'hémicycle quasiment vide dans lequel M. Urvoas a parlé. Comment ce dernier peut-il rêver de réunir les trois cinquièmes des députés s'il n'y a personne dans l'hémicycle ?
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Paul Chérel Le Samedi 1 février 2014 17:27
Remarque très pertinente de Antoine Carreta. Elle débouche sur deux actions nécessaires; 1 ) ne payer les députés qu'en fonction des temps de présence a l'Assemblée ; l'excuse d'une participation à des commissions diverses n'est qu'une fumisterie. 2 ) Pas de vote si un quorum minimum de présents n'est pas atteint On voit en effet des votes validés par 50 voix contre 32 ( c'est un exemple) alors que le nombre de députés élus est de 577. On peut lire dans la législation concernant les scrutins : «Lorsqu'un vote ne peut avoir lieu, faute de quorum, la séance est suspendue et le scrutin est reporté d'au moins quinze minutes, le vote étant alors valable quel que soit le nombre de députés présents» C'est tout simplement sidérant. Paul Chérel
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