(voir le site) " /> Les députés ont préféré à l'unanimité le Danois Morten Kjaerum (photo) pour le poste de directeur de l'Agence européenne des droits fondamentaux, parmi les deux prétendants retenus par la Commission européenne. L'annonce a été faite lundi après audition des candidats puis délibération à huit clos des membres des membres de la commission des libertés civiles du PE. Après validation par la Conférence des présidents, la décision finale reviendra au Conseil d'administration de l'Agence. Dario Carminati, Italien né en 1952, a été le premier postulant auditionné parmi les deux candidats. Cadre supérieur du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) pouvant se prévaloir de 27 ans d'expérience, il est actuellement représentant de la délégation de l'UNHCR en Angola. "L'Agence européenne des droits fondamentaux peut concrétiser un grand pas en avant dans la consolidation d'une vision européenne d'ensemble en matière de droits de l'homme", a-t-il déclaré. Cette agence devra se donner pour priorités d'apporter des suggestions et des conseils sur la législation européenne et la mise en ?uvre de la Charte des droits fondamentaux, de traiter les problèmes de droits de l'homme émergeant au plan national et de combler le fossé entre citoyens, institutions européennes et parlements nationaux en engageant toutes les parties dans un dialogue fructueux, a souligné M. Carminati. Morten Kjaerum, né en 1957 au Danemark, dispose d'une expérience de 23 ans dans le domaine des droits de l'homme et dirige actuellement l'Institut danois pour les Droits de l'homme. "L'Agence européenne des droits fondamentaux est un bon moyen de renforcer les droits de l'homme", elle devrait être "hautement interactive" par rapport aux réseaux institutionnels et à la société civile", a-t-il estimé, avant d'ajouter: "j'aimerais créer un foyer d'activité novateur, le point de convergence pour un débat enrichissant". M. Kjaerum a aussi souligné qu'il chercherait, s'il est nommé directeur, de nouveaux moyens pour renforcer le dialogue avec les députés européens, en organisant, par exemple, des ateliers informels sur des sujets épineux. Minorités nationales Améliorer la protection et la compréhension des minorités nationales devrait être une des priorités de l'Agence, ont convenu les deux candidats, en réponse à des questions de Henri Lax (ADLE, FI) et Viktoria Mohacsi (ADLE, HU). "Les discriminations linguistiques, culturelles, ethniques?, sont plusieurs facettes du même problème. L'agence devrait traiter toutes les formes de discrimination par le biais d'une stratégie globale", a estimé M. Carminati. Pour M. Kjaerum, "nous devrions faire équipe avec les comités européens concernés, développer un programme conjoint et créer de nouveaux mécanismes pour promouvoir les droits des communautés minoritaires". Oserez-vous dénoncer nommément? "Il est plus important de promouvoir le rôle positif de l'Agence, de développer un dialogue constructif, que de montrer du doigt", a répondu M. Carminati à Kathalijne Buitenweg (Verts/ALE, NL), qui lui demandait que faire lorsqu'un gouvernement national porte atteinte aux droits de l'homme et lorsqu'un ou plusieurs Etats membres font l'objet de critiques pour ces raisons. "Il est important de pouvoir dénoncer nommément mais cela ne sera jamais ma première approche", a indiqué M. Kjaerum, "j'utiliserais cette possibilité seulement en cas d'échec du dialogue et s'il n'y a pas d'autres solutions pour résoudre le problème". Lutte contre le terrorisme et droit à la vie privée Magda Kósáná Kováks (PSE, HU) a interrogé le candidat danois sur les priorités de l'Agence en matière de justice et de sécurité. "Les droits a la vie privée sont restreints par la lutte contre le terrorisme" et "nous devons en débattre en profondeur", a répondu M. Kjaerum, qui s'est dit très satisfait que le droit à la vie privée fasse partie du mandat de la FRA. Pour Kinga Gal (PPE-DE, HU) et Ewa Klamt (PPE-DE, DE), préserver l'indépendance de l'Agence vis-à-vis du Conseil et des autres institutions de l'UE et améliorer la coopération avec les ONG et la société civile devraient aussi être prioritaires. D'autres députés ont également abordé les questions des droits des enfants, de discrimination des Roms, et de lutte pour l'égalité des chances, etc. Les deux candidats devaient aussi être auditionnés par le Conseil de l'UE ce lundi en fin de journée. Le conseil d'administration de l'agence procédera ensuite à la nomination officielle du directeur choisi, en tenant compte des avis des députés et du Conseil. L'Agence européenne des droits fondamentaux a été créée en mars 2007. 11/02/2008 Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures Président : Gérard Deprez (ADLE, BE)