La section rennaise de Breizh Europa se devait de réagir à l’article du Groupe Radical de Gauche paru sous de titre de «vigilance linguistique» dans le journal municipal, «Les Rennais». Le Parti Radical de Gauche (PRG) s’insurge donc contre le risque «d’entre-soi culturel et linguistique» dont pourrait découler le bilinguisme français breton sur les plaques des rues de Rennes, tout en confirmant son opposition aux écoles Diwan.
Breizh Europa rappelle tout d’abord que le bilinguisme est la norme en Europe, que ce soit en Espagne, en Belgique, en Irlande, et dans bien d'autres entités territoriales. Il faut également préciser que dans tous les pays de l'UE, hors la France et la Grèce, la Charte des langues minoritaires a été votée et mise en application, ce qui fait que, en dehors de l'Hexagone et de la République Hellénique, les langues minoritaires ont toutes un statut officiel en Europe démocratique.
Mais les Radicaux de Gauche sont très attachés à cette république qui ne connaît qu’une seule langue, faisant des Français le seul peuple au monde fier de ne parler qu’un seul idiome. Avec le résultat que l’on sait dans l’enseignement d’une manière générale, quand la France ne pointe plus qu’à la vingt-cinquième place du dernier classement de l’OCDE évaluant le niveau des élèves âgés de quinze ans. Avec le ridicule achevé de ce monolinguisme maniaque qui fait qu’aucun des quatre derniers présidents de la République n’est ou n’était capable d’aligner une phrase correcte en anglais, quand tous les autres chefs d’État européens sont au moins trilingues.
Quant au postulat indiquant qu’on n’a jamais parlé breton à Rennes, il mérite d’être tempéré, non seulement parce que de nombreux bretonnants ont émigré vers Rennes depuis des siècles, mais encore parce que si une langue était condamnée à ne pas évoluer territorialement, où en serait le français qui, rappelons-le, n’était parlé que dans un tiers de l’Hexagone peu avant la révolution ?
Les Radicaux de Gauche, parti d’élus locaux, attachés aux départements et à tant d’autres vieilles lunes, font encore la preuve qu’ils sont d’un autre siècle. Pourtant, leur «vigilance linguistique » paie, il suffit de regarder la maigre place laissée au breton par la Ville de Rennes, supposée pourtant être la capitale de la Bretagne.
Caroline Ollivro – Présidente de Breizh Europa