Thierry Kranzer ne mâche pas ses mots, locuteur natif d'alsacien et travaillant à l'ONU, il a vu les problèmes économiques posés en une génération par la nouvelle génération monolingue qui ne peut plus aller travailler de l'autre côté de la frontière
Dans son livre "Les langues régionales au bord du gouffre", il insiste sur l'importance de l'apprentissage précoce des langues.
Dans l'interview que la radio de l'ONU lui consacre (première partie dans l'enregistrement), il ne va pas par quatre chemins : "après six ans, c'est trop tard".
Il dénonce les décisions françaises, que cela soit pour la signalisation bilingue ou la charte des langues minoritaires. Pour lui, il faut trois générations pour récupérer une langue qui a été à ce point moquée, il a lui même été l'objet d'humiliations dans l'école car il parlait alsacien. "Il faut changer les mentalités. Il faudrait au moins 30% de classes bilingues dans tous les territoires où se pratique une langue régionale".