A Saint-Marc, le PC de la Défense Contre-aérienne de la Forteresse Saint-Nazaire, l'unique blockhaus FL 250 construit par les Allemands en 1943/44 pour assurer la protection anti-aérienne des installations allemandes et du port de Saint-Nazaire, est en péril.
Cette tour de guet crénelée posée sur un vaste blockhaus souterrain est unique en France et en Bretagne et est conservée quasiment dans son état initial, ainsi que les bureaux du PC de la 5e Marine-Flak Brigade au pied de la tour ( voir notre article ). Située 5, route de Saint-Eugène au lieu-dit les Gabourettes, Saint-Marc, elle est aussi le point central d'un réseau de plusieurs tours de guet de la défense contre-aérienne de Saint-Nazaire, tours de modèle FL 241 établies à Montoir-de-Bretagne, au Petit Marsac, à la Vecquerie, et à Saint-Brévin-les-Pins.
La mairie de Saint-Nazaire, propriétaire du site, souhaite araser le blockhaus existant pour le remplacer par des logements, avec vue sur mer. Le service public a-t-il dans ses buts premiers la réalisation d'opérations immobilières ? Vaste question.
Seulement, la démolition du FL 250 priverait la France et la Bretagne d'un monument unique par sa construction, son architecture et son rôle dans la défense de Saint-Nazaire.
En effet, le système de défense contre-aérienne de Saint-Nazaire a été à peu près achevé en 1944. S'il n'a pu empêcher l'arasement de la ville en 1942/1943, on peut aujourd'hui affirmer que s'il reste encore quelques bâtiments d'avant-guerre au cœur de Saint-Nazaire, comme dans le quartier de l'église, et si les quartiers périphériques n'ont pas été trop détruits bien qu'ils aient bordé de fortes positions allemandes, notamment sur la Côte, le mérite en revient à cette forte défense anti-aérienne du cœur de la Forteresse et de ses abords et donc au FL 250 de Saint-Marc .
De nombreuses lettres réclamant sa sauvegarde ont été envoyées de toute la France au Service Territorial d'Architecture et du Patrimoine, motivant le début d'une instruction du dossier par les services de la Direction Régionale d'Architecture et du Patrimoine (DRAC) à Nantes. La DRAC a prévu de rendre un avis en mars 2012.
Il s'agit maintenant d'apporter des éléments historiques et techniques tangibles, propres à démontrer l'unicité et la valeur du FL 250 à l'échelle de la France et donc à motiver sa sauvegarde et son inscription à l'inventaire des Monuments Historiques.
Ceux qui souhaitent contribuer à l'avancement du dossier et à la sauvegarde d'un important élément du patrimoine nazairien et breton sont instamment priés d'écrire à M. Georges POULL, à la DRAC, B.P 63518 - 1, rue Stanislas Baudry - 44035 Nantes cedex 1.
Louis Bouveron