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Manifestation à Bouvron
- Chronique -
La politique ou l'exercice du Pouvoir absolu
Plusieurs exemples récents doivent nous interroger sur l'exercice du Pouvoir dans une démocratie. Quelle différence faites-vous entre Mael De Calan, Emmanuel van Brackel -maire de bouvron- et le Président Macron? Aucune ou presque. Ils exercent leur pouvoir sans le moindre égard pour toute autre considération.
Par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier le 28/03/23 9:02

Quelle différence y a -t-il entre Mael de Calan -président du Conseil départemental du Finistère- Emmanuel Van Brackel -maire de Bouvron 44- et le Président Macron ?

Aucune ou presque. Tous tirent de la légitimité de leur élection, le droit de ne pas répondre aux attentes sociales. C’est comme si le pouvoir, une fois acquis de haute lutte démocratique, offrait le droit à son libre exercice et sans la moindre contrainte.

Mael De Calan, interpellé publiquement via la PQR sur la débretonnisation du collège de Kerhallet à Brest, s’offre le droit de ne pas répondre. Or les requérants ne voulaient qu’une seule chose : qu’il se questionne, lui et ses services, sur la débretonnisation ordinaire de notre territoire et qu’il mette en cohérence ses actions avec ses bonnes intentions affichées à l’égard de notre langue en difficulté. Peine perdue. Ces grands élus professionnels ne songent qu’à jouir de la situation acquise, telle la noblesse d’avant, sans trop d’égard pour le bas peuple et sa culture.

Emmanuel Van Brackel a choisi de détruire le manoir du 15ème siècle, haut lieu patrimonial et historique de Bretagne, pour y construire une supérette. Il n’a jamais pensé un seul instant que les Bretons, dont l’existence est légalement contestée en Loire-Atlantique par les vertus d’un découpage absurde, donneraient de la voix. Il passe en force et refuse même de recevoir les manifestants. Du jamais vu, je crois. Il ne songe qu’à gagner du temps pour mener à bien la démolition. Qu’il ait son idée sur ce que doit être l’aménagement d’un bourg de campagne, c’est-à-dire, comme partout ailleurs dans une société mondialisée – supérette, logement social- passe encore, il n’est pas le seul dans ce cas. Mais qu’il refuse d’entendre, de dialoguer, voire même d’esquisser la possibilité d’un compromis, doit nous interroger. Même au plus bas niveau de l’action politique, le pouvoir devrait maintenant s’exercer de manière absolue ? Qu’il se rassure. Le Préfet de Loire-Atlantique légalement saisi pour interrompre les travaux , dans le cadre d’une instance de classement, ne répond pas davantage, pour l’instant, aux nombreuses associations culturelles et patrimoniales bretonnes qu’il l’ont interpellé et sollicité pour un rendez-vous.

Ici, nous sommes dans le mépris institutionnel classique d’une république française hostile à tout ce qui relève de la Bretagne. Cet événement me fait dire qu’il est temps que la Bretagne s’émancipe et gagne son autonomie pleine et entière. Ne serait-ce que pour ne plus réagir comme Loig Chesnais-Girard : « je ne peux rien faire » . Monsieur « je ne peux rien faire » semble ignorer les vertus de la politique pensée comme l’art d’affronter les choses importantes, comme ce patrimoine breton de Loire-Atlantique que les forces conjuguées de l’Etat et de la région des « pays de la Loire » sont en train de détruire. Les Bretons ont besoin de responsables capables de penser et d’agir Bretagne historique. Si le manoir de Bouvron venait à être rasé, ce sera le résultat du « je ne peux rien faire » .

Alors le Président Macron, me direz-vous ? Il passe en force. Certes, la question des retraites est importante et fait partie des questions qu’un chef de l’Etat doit affronter. Mais lorsque le peuple se rebelle, il faut l’entendre. L’exercice du pouvoir ne doit pas être absolu, malgré le principe de la souveraineté non moins absolue chère à l’esprit français. La crise actuelle me fait dire que nous connaissons un épuisement démocratique marqué pas la disparition du lien social, miné par des discriminations colossales et structurelles. La république égalitaire n’a fait que créer et intensifier les inégalités. Et lorsque le lien social disparaît, ne reste plus que la « violence légitime » et la contrainte sociale. Nous en sommes-là aujourd’hui. Et si l’on mettait un peu de justice et de démocratie dans tout ça ? Les marchés me direz-vous ? Si ce sont les marchés qui font la loi, l’action politique n’a plus le moindre sens, pas plus que le lien social. Il faut alors tout reconstruire.

Yvon ollivier

auteur

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logo Yvon OLLIVIER est juriste, auteur de l'ouvrage "la désunion française essai sur l'altérité au sein de la République" ed l'harmattan 2012 et membre de la coordination des juristes de Bretagne blog associé desunion-francaise.over-blog.com
[ Voir tous les articles de Yvon Ollivier]
Vos 10 commentaires
JP Le Berre Le Mardi 28 mars 2023 12:15
Une trentaine de vieilles peaux... Ce qui est réjouissant, c'est que les jeunes n'ont ont rien à f...
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De KLG à JP Le BerreLe Mardi 28 mars 2023 15:12
L'association "A la bretonne", 100 % nantaise et affiliée EELV aux abonnés absente. On se demande quelle est l'objectif de cette association hormis s'approprier le travail des autres ?
(0)
De Pcosquer à JP Le BerreLe Mardi 28 mars 2023 18:48
N° de carte d'identité N° de carte grise N° de carte bancaire N° de carte de sécurité sociale N° de plaque d'immatriculation N° de téléphone fixe N° de portable N° d'adresse informatique N° d'habitation N° de supérette ....... D'ici peu Votre nouveau N° de Nom selon l' ordre chiffré, de 1 à 26, des lettres de l' alphabet français. Soit 10/16 12/5 2/5/18/18/5 anciennement J/P L/e B/e/r/r/e
(0)
TY JEAN Le Mardi 28 mars 2023 14:42
Glenmor avait raison ,il appelait cela "la trahison des notables" on pourrait dorénavant rajouter
celle des élus dont certains sont bien plus préoccupés d'avoir leur bobine au premier plan dans les médias.
A méditer cette phrase du nantais Morvan Lebesque : "et je sus ce qu'était une patrie:
quelque chose qui vous rend heureux " ( Comment peut-on être breton ? )
(1) 
KLG Le Mardi 28 mars 2023 15:13
Quelque chose est-il prévu quand même pour cette fameuse cheminée en cas de démolition ??
Le plus surréaliste dans tout cela est que cela va se terminer par une banale (et souvent hideuse) "supérette"...
(1) 
Kristof Bach-Bourdelier Le Mardi 28 mars 2023 15:28
Merci pour cet article - Je ne sais pas pour /de_calan/ ou /macron/ mais s'agissant de /van_brackel/, la commune dont cette personne est maire est adherente 'Bruded' >>>https://www.bruded.fr/document-technique/liste-adherents/<<< (and) >>>https://www.bruded.fr/emmanuel-van-brackel-maire-de-bouvron-44-2/<<< - Un levier supplementaire d'action ?
(1) 
jakez Lhéritier de Sant Nazer Le Mardi 28 mars 2023 19:56
Une autre manifestation à Bouvron doit être organisée en Avril
J'ajoute au 3 "élus" cités par Y Ollivier celui de St Nazer qui au conseil, municipal du 3 février fait exclure 2 adhérents de Bretagne Réunie et procéder illégalement à l'extérieur de la mairie à leur contrôle d'identité. La LDH dénonce "nationalement "les contrôles illégaux "d'identité mais se tait à St Nazer...Les copains.!?
Le maire de St Nazer ne répond pas non plus, au courrier envoyé en recommandé le 13 mars.
Les médias locaux informés camouflent l'information...Monopôle de la presse. maintes fois dénoncé.?
RV le vendredi 14 Mars à 10 h à la Mairie de St Nazer.
Des vestiges historiques sont détruits à St Nazer avec la complicité de la DRAC.
Une ferme de 1762 doit être démolie à St Marc avec l'autorisation du maire pour une opération immobilière,
Par contre la base des sous marins nazis est entretenue....Un bilan financier impossible à obtenir.
Réunissons nous à Bouvron, et faisons l'inventaire des atteintes à notre patrimoine
(3) 
Alain E. VALLÉE Le Mercredi 29 mars 2023 11:49
Bouvron m'était totalement inconnu jusqu'à ce que j'apprenne qu'un élément majeur du patrimoine breton non seulement s'y trouvait (ce qui confirme que la Bretagne ducale était bien un État) mais risquait d'être démoli et remplacé par une superette.
Qui ira spécialement Bouvron acheter des nouilles, des patates, un journal, du cidre et peut-être des timbres ou un ticket de Loto alors que ces achats s'effectuent aujourd'hui ailleurs ?
Il faut espérer que le projet du Maire et du promoteur est, étayé par une sérieuse étude de marché justifiant un tel investissement. Dans ce domaine, sans nouvelle implantation économique (non subventionnée) créatrice d'emplois, le poids des habitudes est tel que créer une zone d'achalandise aux dépens de ce qui existe est très compliqué pour un résultat très incertain. Et Bouvron ne sera pas plus qu'aujourd'hui un spot sur une quelconque carte touristique pour le simple fait qu'il y existe une banale superette de plus dans le paysage commercial !
Mais l'existence d'un élément majeur du patrimoine breton serait d'évidence une attraction durable en elle-même. D'autant que si le sondage effectué par l'INRAP démontre l'intérêt du bâti, il fut sans doute trop limité pour en donner l'exhaustive ampleur. Donc, agir ici avec tact et mesure n'est que prudence !
Il faut considérer que la collectivité dont on a la charge, nous outrepasse totalement par son histoire séculaire. Surtout dans la ruralité, l'erreur est de décréter qu'il n'y aurait rien d'important ou peu à préserver et qu'au nom d'une modernité arrogante et mal conçue, l'on pourrait y agir sans réticences.
Vouloir laisser sa marque n'est illégitime que si l'on méconnait ou méprise la vraie nature et l'importance historique. Il faut donc être modeste en accompagnant l'histoire au lieu d'y provoquer des ruptures surtout si elles sont irrémédiables. Se cacher derrière une légalité formelle pour des projets plaqués n'est jamais une grande politique.
Vouloir laisser sa marque n'est illégitime que si l'on méconnait ou méprise la vraie nature de l'enjeu historique.
AV
(1) 
Penn Kaled Le Mercredi 29 mars 2023 14:02
Vu son nom ce maire est peut être d'origine flamande ? Si c'était le cas n'y aurait t-il pas une faille pour le mettre au pied du mur ??
(0) 
Naon-e-dad Le Samedi 22 avril 2023 09:17
@Alain E Vallée
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"la Bretagne ducale était bien un État". Vous résumez en un mot la situation. C'est pour celà que la moindre occasion est saisie en Loire-Atlantique pour détruire tout indice ou trace d'un ancien état politique annexé officiellement en 1532 (il existe des monnaies ducales en or datées de 1533!).
.
Cinq siècles après, le contentieux n'est pas tout-à-fait éteint. Et la politique dite "jacobine" ne contribue guère à apaiser les esprits. Une république démocratique aurait depuis longtemps donné un peu d'air à la revendication linguistique et aurait respecté la donnée territoriale.
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Pelec'h emañ an demokratekezh er Republik gall?
(0) 
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