[LORIENT - 17 octobre 2006] Ce matin, à la maternelle de Merville à Lorieent, les enfants de moyenne et de grande section bilingue ne sont pas accueillis. Gislaine, leur enseignante n'assure pas sa classe. Rassurez-vous, elle se porte bien, elle n'est pas malade. Son problème est ailleurs : elle n'a pas touché son salaire.
Le savez-vous ? Ghislaine est suppléante de l'Education Nationale. Son contrat est un contrat précaire qui ne vaut que pour les dix mois de l'année scolaire. Son salaire est de 550 € nets par mois, duquel elle doit retrancher 180 € de déplacement pour venir travailler (100 km par jour). La valeur de son travail, ce sont donc les 370 € restants.
Elle a accepté ces conditions... Mais pas de devoir attendre le bon vouloir de l'administration pour être payée !
En début de mois, sur sa demande, l'Inspection Académique lui a promis une avance. Le virement était parti, lui a-t-on dit. Nous sommes aujourd'hui le 17 octobre... et pas un centime n'est arrivé sur son compte pour combler son découvert obligé. Hier soir, on lui promettait un virement pour le 24. Et le 24, que lui promettra-t-on ?
Ghislaine n'accepte pas de travailler sans toucher son salaire en fin de mois. Elle a raison et nous, les parents de la maternelle Merville, la soutenons en saluant son courage face à cette administration inhumaine.
Les parents soutiennent aussi sa collègue, également suppléante, qui assure ce matin l'enseignement dans l'autre classe bilingue et n'a pas, elle non plus, touché son salaire de septembre et continue d'assurer l'éducation de nos enfants avec compétence et persévérance.
Cette situation, que vivent tous les suppléants de l'Education nationale, dans le 1er comme dans le second degré, est odieuse et inacceptable. Rares sont ceux qui en parlent par peur des représailles. par peur d'être "grillé" aux concours. C'est tellement facile, quand on est dans un jury, de mettre une croix rouge sur un nom... Encore une fois, nous saluons le courage de Ghislaine.
Solidaires de nos deux enseignantes, nous exigeons avec la plus extrême fermeté que leur salaire leur soit payé dans les 24 heures. Et livré s'il le faut par porteur spécial à l'école.
Faut-il le rappeler ? L'Assemblée Nationale a fait du 10 mai, date hautement symbolique, la Journée de l'Abolition de l'Esclavage. Ce sera bientôt écrit dans tous les manuels scolaires. Il est inconcevable que, dans le Pays des Droits de l'Homme, les services de l'Education Nationale dirigés par M. Gilles de Robien, traite son personnel avec un si considérable mépris.
Nous organisons une quête de soutien pour aider nos deux enseignantes bilingues. Merci de faire vos dons par chèque à l'ordre de la Coopérative Scolaire qui répartira la somme collectée à nos deux enseignantes.
Protestez en appelant l'Inspection Académique du Morbihan au 02 97 01 86 00
Adresez vos dons par chèque à l'ordre de la Coopérative Scolaire :
Skol Vamm Publik An Oriant Merville
- Soutien aux enseignantes bilingues
- 1 Bali Marne
- 56100 AN ORIANT
Voir également sur le même sujet La Lettre ouverte aux députés bretons également publiée sur l'ABP. (voir le site)