L'Express de la semaine du 2 au 8 novembre s'intéresse aux réseaux politiques du maire de Nantes.
Le dossier, d'une dizaine de pages, aborde des pistes intéressantes, notamment au sujet de la franc-maçonnerie et des relais religieux du maire, mais garde un parti pris en faveur du maire, tant que certaines omissions sont frappantes. Par exemple, si « l'héritage catho de gauche » du maire est encensé, aucune allusion n'est faite aux trois chantiers – récents pourtant ! – de mosquées mis en place avec l'aide de la mairie (voir le site) et ce, bien que cette aide à la diversité religieuse soit tout à l'honneur de l'édile nantais.
L'article sur le peu d'accointances franc-maçonnes du maire est assez suspect au lecteur : en effet on y apprend que JMA n'aime pas les « frères trois points » mais qu'il fait voter en 2008 une subvention de 400.000 € destinée à la rénovation et à l'agrandissement du local servant de lieu de réunion à sept loges maçonnes du centre-ville, justifiée par le caractère « historique » de la présence des loges à Nantes. Cette subvention a été retirée face à la bronca de l'opposition et à l'annulation d'une subvention similaire par le tribunal administratif de Montpellier.
A la décharge des journalistes de L'Express, il faut dire que Jean-Marc Ayrault, très proche du candidat du PS François Hollande, est devenu une personne importante depuis sa victoire aux primaires. Le candidat lui a fait la même promesse que son ex-compagne en 2007 : en cas de victoire de Ségolène Royal, Jean-Marc Ayrault était pressenti pour devenir Premier ministre. Ceci explique peut-être que le Figaro Magazine, dans son dossier en date du 15 octobre sur « Les folles dépenses des collectivités locales » ait plutôt bien traité Nantes quoiqu'il y ait toujours des griefs, notamment sur les volets culturel et artistique.
Le dossier de L'Express s'acharne à présenter la galaxie de Jean-Marc Ayrault comme assez éloignée de Paris. Le maire de Nantes étant président du groupe socialiste depuis 1997, premier-ministre du contre-gouvernement créé au lendemain de la défaite socialiste de 2007, ses réseaux se trouvent aussi dans les médias.