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Il y a six mois environ, paraissaient les « Chants de Keransquer » de Christian Souchon.
Cette publication présentait les textes que l’un des investigateurs de la tradition orale basse-bretonne les plus accomplis, Théodore Hersart de La Villemarqué avait collectés, mais non retenus pour figurer dans son fameux recueil, le « Barzaz Breiz ».
Un nouvel ouvrage, en trois tomes, « Les mystères du Barzhaz Breizh », vous propose à présent un examen détaillé des chants « officiels » du Barzaz, au moins celui auquel peut se livrer un amateur éclairé.
Les mêmes principes que pour le recueil précédent président à la rédaction de cette étude :
- textes bretons le plus souvent retranscrits selon la graphie KLT ;
- traductions rimées chantables accompagnées de la notation musicale des mélodies ;
- commentaires reprenant ceux des divers auteurs qui se sont penchés sur ces textes, pour les attaquer ou pour les défendre et les complétant le plus souvent par de nouveaux points de vue ;
- rapprochements avec d’autres versions, bretonnes ou non, du chant traité ou de chants analogues ;
- rapprochements, toutes les fois que cela est possible, avec les cahiers d’enquête de La Villemarqué, tels qu’ils ont été transcrits par M. Donatien Laurent dans ses « Sources du Barzaz Breiz » ;
- examen attentif de l’important appareil critique (presque la moitié du recueil) dont le Barzaz a été pourvu par son auteur et qui fournit une foule d’indices et de renseignements précieux sur la genèse et l’environnement de ces étonnants poèmes.
Les chants sont présentés dans l’ordre chronologique de leur publication soit dans des articles séparés, soit dans les trois éditions du Barzaz (1839, 1845 et 1867). Ce choix délibéré vise à mettre en lumière le cheminement intellectuel de leur collecteur et la maturation des conceptions qui ont présidé à leur « composition ».
- Les tomes I et II sont consacrés aux chants de 1839 : de la « Peste d’Elliant » à l’«Orpheline de Lannion» d’une part ; de « Yannick Scolan » au « Chant du Paradis » d’autre part.
- Les chants publiés en 1845 et 1867 occupent le tome III : des « Séries » à la « Tournée des étrennes ».
Cette façon de procéder permet de suggérer des réponses parfois inattendues aux nombreuses interrogations que soulèvent la plupart de ces pièces.
- C’est ainsi que, dans l’admirable « Peste d’Elliant », l’examen fait apparaître la raison de la double localisation de l’action dont s’étonnait le philologue Francis Gourvil : entre Le Pont-Blanc (auquel La Villemarqué substitue « Langolen ») et le Faouet d’une part ; à Elliant d’autre part. On comprend aussi la signification du drap blanc et du chêne convoqués par le très pieux vicomte à la dernière strophe pour masquer l’excessive prudence du prêtre d’Elliant chargé d’administrer aux mourants l’extrême-onction...
- Même un chant a priori peu suspect comme le charmant « Chant de la Fête de Mai » réserve son lot de surprises : la fête du renouveau de la nature, dont certains ouvrages consacrés aux coutumes de la Bretagne empruntent au Barzaz la description en toute confiance, se révèle le fruit de l’imagination du Barde. Les couleurs des rubans décrits dans l’authentique chant populaire ont été modifiées conformément aux convictions légitimistes du collecteur et pour célébrer le néo-druidisme britannique…
Si ces trois livres ne lèvent pas, tant s’en faut, le voile sur tous les mystères qui enveloppent le Barzaz, l’auteur espère du moins qu’ils éclaireront le principal d’entre eux : celui de la fascination qu’exerça et continue d’exercer cet ouvrage hors du commun sur des générations de lecteurs.
Il recommande à l'attention des amis de la Bretagne ces « Mystères du Barzhaz Breizh », trois livres au format livre de poche en vente sur le réseau "Amazon.fr".
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