Nantes, Rennes et Brest ont adopté, à la suite de Paris, le nom de «Cantine numérique» pour des espaces destinés à favoriser les échanges économiques et sociaux autour de l'économie du numérique qui est une des clés du renouveau économique.
Leurs utilisateurs permanents sont de jeunes entrepreneurs, souvent auto-entrepreneurs, qui y viennent pour travailler avec leur propre ordinateur tout en bénéficiant de liaisons à grand débit et de petits services utiles (machine à boissons). C'est beaucoup plus motivant que de travailler chez soi avec le risque de la désocialisation.
Le tarif d'une journée de coworking est assez modeste, de l'ordre de 10 euros et même seulement 7 à Nantes. Seules quelques très grandes villes peuvent avoir des immeubles entiers consacrés au coworking.
En France, le coworking est souvent associé à de nombreuses activités peuvent avoir lieu dans les mêmes locaux, mais, dans des pièces différentes : formations, conférences, ateliers, séminaires, réunions d'associations, télétravail sur réservation, événements sociaux, etc.
Pour éviter le terme «cantine» qui est une marque, on emploie parfois le terme de tiers-lieu, car, pour obtenir le label officiel «Cantine numérique», en plus d'autres engagements, il faut organiser 200 événements par an.
La «Cantine» de Paris est munie d'un système de visioconférence de grande qualité qui permet de diffuser en direct sur le Net réunions et conférences.
Les maîtres mots sont l'échange et la collaboration, appelé également le «networking» (réseautage, comme disent les Québécois), car, on offre des rendez-vous à tous les acteurs du Web, petits et grands.
Atlantic 2.0 qui gère la Cantine de Nantes indique qu'elle fédère 145 entrepreneurs du Web. Beaucoup de jeunes entreprises sont nées d'une rencontre dans un cantine numérique.
Les cantines numériques doivent recevoir l'appui des entreprises du bassin d'emploi local qui peuvent, à la fois cotiser et être utilisatrices.
Par exemple, la Cantine numérique de Rennes (voir le site) , installée dans la médiathèque, «Les Champs libres» a le soutien financier d'Orange, SFR, Alcatel-Lucent, Keolis Rennes et de Sup Télécom Bretagne.
Les technopoles viennent aussi en appui, Atlanpole, à Nantes, Rennes Atalante et la Technopole Iroise, à Brest, ainsi que les chambres de commerce et d'industrie.
Brest a vu l'ouverture de la «Cantine-An Daol Vras», le 8 février dernier, dans le site universitaire en centre-ville, Victor Ségalen. Elle fait ses premiers pas avec une dizaine de coworkers et bénéficie du grand dynamisme impulsé par la Ville de Brest pour développer la «citoyenneté numérique».
Comme ailleurs, de nombreuses fées se sont penchées sur le berceau et le développement de la structure se poursuivra avec une plus grande implication des entreprises et, surtout, un transfert dans la médiathèque centrale en construction sur le Plateau des Capucins.
D'autres cantines numérique pourraient bientôt voir le jour en Bretagne.
Dans les villes plus petites comme Quimper, Saint-Brieuc, Lorient et Lannion, c'est surtout le principe du coworking qui est mis en vedette, au risque de masquer la nécessité de pérenniser, grâce à l'indispensable financement privé, en relais des Agglomérations et des Régions, dont l'effort financier portera, essentiellement, sur les investissements.
Or, 2 ou même 3 postes pour faire tourner un espace aux horaires décalés coûte cher et ne sera pas supporté indéfiniment par l'impôt, alors que les participations des coworkers sont inévitablement très faibles (moins de 10% du budget, à Rennes).
Il n'en reste pas moins que sans les subventions des Régions Bretagne et Pays-de-la-Loire, ainsi que des Communauté d'agglomération des trois grandes villes, aucune «cantine» n'aurait pu être créée.
L'association Silicon Kerne, à Quimper, porte un projet déjà bien défini et a pris des contacts encourageants avec les partenaires potentiels dans le contexte plus difficile d'une ville moyenne, mais, on y trouve aussi des entreprises du web innovantes, ainsi qu'une technopole.
L'association «Networking Morbihan» vient de lancer une enquête en ligne pour déterminer, s'il y a un besoin de coworking à Lorient.
Les projets émergent souvent grâce à des rendez-vous informels de gens intéressés par les métiers de nouvelles technologies, lors d'apéros web ou d'open coffees.
Un aspect important de la multiplications des tiers-lieux est lié au télétravail.
Ainsi, un ingénieur rennais qui utilise la cantine de la ville indique qu'il travaille à distance pour une entreprise basée à Quimper.
Il y a là les débuts d'une mini-révolution, car, elle accompagne d'autres manières de faire comme ces jeunes Quimpérois qui disent aller travailler trois jours par mois à Paris et y faire le plein d'idées pour leurs clients bretons.
La Bretagne a beaucoup d'atouts pour continuer d'être une terre d'élection de l'économie numérique, en y ajoutant une dimension, bien en phase avec l'esprit général des Bretons, celle de l'échange social, basé sur l'esprit de coopération.
Le terme «cantine numérique» est la propriété de l'association Silicon Sentier qui gère la structure parisienne.
Pour traduire le coworking, certains proposent «le collaboratoire».
La Cantine par Atlantic 2.0, Nantes (voir le site)
La Cantine numérique rennaise (voir le site)
An Daol Vras-La Cantine de Brest (voir le site)
Projet de cantine à Quimper (Silicon Kerne) (voir le site)
Projet de cantine à Saint-Brieuc porté par le Kreizenn Dafar (voir le site)
Projet de cantine à Lorient (voir le site)
L'éventualité d'une "cantine" à Lannion a été évoqué lors de la création du fablab local qui fonctionne.
Un endroit pour se renseigner sur les tiers-lieux : (voir le site)
Les lieux du numérique où il faudra être au printemps 2013 :
Nantes, Web2day, 16-17 mai, (voir le site)
Rennes, 9ème Carrefour des possibles, 27 juin (voir le site)