Les anti-LGV au Parlement européen le 18 mai 2010
Les membres des associations opposées aux lignes à grande vitesse se sont rendus à Strasbourg, au parlement européen. Venus d'Italie, de l'État français et du Pays Basque, 150 militants ont remis la Charte d'Hendaye à la vice-présidente du Parlement européen, Isabelle Durant, le 18 mai dernier.
C'est cette ancienne vice-premier ministre et ministre de la Mobilité et des Transports belges, membre du parti Écologiste, qui a reçu les signataires de cette charte, déclaration commune signée par une quarantaine de collectifs, à Hendaye le 23 janvier, à l'occasion de la manifestation qui avait réuni près de 15.000 personnes.
Rencontre avec des députés
Dans ce document, les opposants «aux projets de LGV et de lignes dédiées au fret rapide à grande capacité», demandent à la Commission européenne et au Parlement européen «l'ouverture d'une réflexion sur l'absurdité et la non-nécessité des grandes infrastructures». Par ailleurs, ils exigent des gouvernements français, italien et espagnol «l'arrêt immédiat des travaux et projets de LGV pour entamer un véritable débat au niveau européen. »
Ils ont profité du voyage pour sensibiliser les députés qui ont répondu à leur invitation. Écologistes, centristes ou de gauche, ils étaient 13 à écouter les témoignages des militants.
«J'observe que les citoyens bénéficient de peu d'écoute et, en tant que députées européennes, nous nous devons de relayer leur position», a affirmé Catherine Grèze, la députée d'Europe Écologie qui, avec la députée italienne Sonia Alfano (Alde) a permis cette rencontre.
Ces deux députées se sont engagées à poser des questions écrites à la commission, notamment sur l'utilisation des fonds européens et sur les études réalisées au niveau européen. Toutefois, Catherine Grèze est consciente que «quand on touche au transport, il est difficile de faire changer les choses. Le lobby du tout routier est tellement influent ici… »
Elle espère tout de même que le travail qui vient d'être lancé prendra de l'ampleur, car «si l'on veut une autre politique de transports, il faut convaincre».
La politique des citoyens
Ce sujet a donc attiré l'attention de certains députés. Mikel Alvarez de la plateforme AHT Gelditu Elkarlana, met l'accent sur le fait qu'une action commune ait pu avoir lieu. «Maintenant, les Institutions européennes qui ont une grande responsabilité dans ces projets devront répondre à l'appel du mouvement populaire».
Les associations vont donc continuer de faire de la politique à leur niveau. Elles viennent de lancer une réflexion sur les différents axes de travail possibles. Parmi eux, le lancement d'une action vers l'obtention d'un moratoire des projets de lignes à grande vitesse.
Les associations présentes à Strasbourg, dont la fédération ALTO, souhaitent également agir sur la modification du Livre Blanc de 2010 des politiques européennes des transports. Ce document qui détermine la stratégie de l'Union européenne dans ce domaine pour les années à venir devrait voir le jour cette année.
Paradoxes
C'est précisément le manque de concertation de ces projets de LGV qui a marqué la députée européenne Catherine Grèze. Elle relève que «toutes les études prouvent que lorsqu'on améliore les voies, la vitesse peut être augmentée». Ce qui lui fait dire que le transport rapide ne veut pas systématiquement dire LGV.
Pour la Fédération ALTO, le vice président, Lionel Penaud