En 2011, nous avons assisté à la 6e rébellion des Touaregs en 100 ans. Aujourd'hui, en janvier 2013, le Mouvement de Libération National de l'Azawad (MLNA) demande l'autodétermination du peuple Touareg de l'Azawad (Mali du Nord), ce qui est conforme au droit international. Ceci dans un contexte de guerre entre l'armée malienne (appuyée par la France et des pays ouest africains) contre les islamistes, avec lesquels le MLNA a initialement collaboré pendant quelques semaines en mars 2012. Ce dernier élément laisse envisager par bon nombre d'observateurs que l'armée malienne en profitera pour se venger et épurer le Nord Mali des éléments gênants, sans attendre la tenue d'une vraie justice.
La France, la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) et les autres Etats doivent maintenant inscrire comme condition à la poursuite de leur appui au gouvernement malien dans la reconquête du Nord Mali, l'acceptation de la revendication du MNLA (l'autodétermination). Il n'est pas concevable que l'armée malienne puisse être autorisée à pénétrer seule dans le territoire de l'Azawad car des exactions de vengeance ne pourront être empêchées. La France et la CEDEAO doivent d'autre part proposer leur appui dans l'instauration de tribunaux visant à juger équitablement les exactions commises avant, pendant et après l'intervention militaire. Ils doivent aussi accompagner un processus d'élections dans le Nord Mali afin que la population locale puisse se déterminer et élire ses futurs représentants dans un Azawad malien au sein de l'UEMOA et de la CEDEAO. Le Parti Breton suggère qu'un haut commissaire spécialiste dans la résolution des conflits régionaux soit nommé, en appui au gouvernement malien, au MLNA et à la CEDEAO.
La Bretagne, qui elle-même lutte pour retrouver sa souveraineté, est particulièrement sensible au respect du droit de peuples à disposer d'eux-mêmes proclamé dans l'article 1 de la charte de l'ONU. En 1958, le général de Gaulle ignorait la pétition de 300 chefs locaux Touaregs demandant à ne pas être intégrés à la future Fédération du Mali. Le Parti Breton ose espérer que ce refus de dialogue aux conséquences très lourdes ne sera pas répété en 2013.
Jean Christophe Chorlay
Porte parole du Parti Breton