Historique ! Plus de 2000 personnes attendaient dans une salle de Kercado véritablement chauffée à blanc samedi dernier le dénouement d'une soirée consacrée à la boxe Thaï.

Malgré une certaine confidentialité de la discipline, le gala organisé par l'AS Cobra confirme l'importance qu'a pris le club morbihannais dans l'Hexagone, se hissant au niveau des plus grands.

Au programme de la soirée, outre les assauts de boxe éducative et les combats de série, un championnat d'Europe et un championnat du monde en moins de 60 kgs avec le vannetais Xavier Bastard.

Les premiers combats en boxe éducative qui mettaient aux prises de jeunes boxeurs ont été l'occasion de voir de beaux gestes techniques, on retiendra notamment les prestations de Lancelot Ségain et de Manuel Nabat, 15 ans tous les deux, entraînés par l'AS Cobra.

Les combats Espoirs en série B ont été, quant à eux, inégaux. Le premier, opposant le vannetais Thierry Berichel (AS Cobra) au Saumurois Julien Noël (Team Dom) n'aura pas duré longtemps, le Saumurois ayant été disqualifié pour coups prohibés. Plus décevant, la prestation du champion de France mi-moyens Maxime M'Boki (Khaï muay Thaï de Rennes). Opposé au prometteur Kevin Thibault du HT Muay Thaï de Saint-Mars-du-Désert (44-Bretagne), Maxime M'Boki n'aura jamais réussi à se hisser au niveau du boxeur de Loire-Atlantique qui l'emporta haut la main. Ensuite, une grosse prestation des deux frères Raouf et Ramzy Naouainia du Team Dom d'Angers releva la soirée. Ces derniers auront en effet pris, toute en puissance, le dessus sur Adrien Le Clanche et Lukas Le Marchand.

Les combats en série Elite auront, pour leur part, soulevé l'enthousiasme du public. Le premier opposait Malik Aliane de l'AS Cobra Lorient à l'Irlandais Alan Sawyer du Lumpini Muay Thaï de John Jarvis. En jeu : la ceinture de champion d'Europe WPMF en poids Moyen. L'irlandais fut un adversaire coriace pour le lorientais, redonnant coup pour coup mais Malik Aliane doté d'un physique impressionnant était en état de grâce à Kercado et acheva le combat par une victoire méritée aux points, offrant ainsi une deuxième victoire en championnat d'Europe à l'AS Cobra après celle de Xavier Bastard.

Cette ceinture devrait également être une première marche pour Malik Aliane que d'aucuns voient comme un possible prétendant au titre mondial dans sa catégorie.

Le combat suivant opposait en Super-mi-moyen le vannetais Erwan le Gosles et Damien Ozenne du club de Dives-sur-Mer. Tous les deux ont été champions de France espoir, respectivement en 2009 et 2010, et ont livré un combat relevé. La conclusion des cinq rounds déboucha malheureusement sur une décision arbitrale contestée par les observateurs et qui déchaînera les passions dans le public.

Le 7ème combat adulte était quand à lui un combat de K1, variante japonaise de la Boxe Thaï, qui opposa en +91 kg le lorientais José Poteau (AS Cobra) au nordiste Mohamed Bensalem du Team Domingos de Marcq-en-Baroeul (59). Grosse prestation des deux combattants qui s'acheva sur la victoire de Bensalem par arrêt de l'arbitre.

Le combat suivant permis de suivre un Ram Muay (danse d'hommage et de concentration exécutée par les athlètes avant un combat) complet par Jérémy Antonio du Thaï Boxing de Strasbourg. En prenant place sur le ring, son adversaire Josian Lechapelier de l'AS Cobra savait qu'il combattait ce soir en mi-moyens devant un public tout acquis. Jérémy Antonio ne fit pas longtemps illusion tant le match fut à sens unique. Josian Lechapelier a confirmé, à cette occasion, les espoirs que les observateurs mettent en lui en réalisant une prestation pleine de panache et de hargne.

En ouverture du championnat du monde tant attendu, on espérait beaucoup de la confrontation Aiello Batonon de Brest contre Steve Zaidi du team Bilos de la Mée-sur-Seine (77) en super mi-moyens. En effet, les deux athlètes affichaient des physiques réellement impressionnants et des palmarès bien garnis. Hélas, le combat tourna court au bout de quelques minutes avec l'abandon du brestois pourtant actuel champion du monde WPMF en élite A.

Steve Zaidi, devrait, au vu de son combat court mais intense, refaire également parler de lui.

Le dernier combat et le plus attendu opposait, au cœur de la nuit, en super-plumes, le tigre vannetais Xavier Bastard au tenant du titre le vétéran anglais (40 ans !) Rob Storey du Keddle's Gym de Orpington. Après ses deux défaites lors de ses précédents championnats du monde contre le Thaïlandais Apisit Koedchatturat, Xavier Bastard avait à cœur de conquérir le titre devant son public.

D'entrée et ce malgré un premier round d'observation, le ton était donné. Se servant beaucoup de sa technique de poings, le Breton épuisa l'Anglais dont le visage fut rapidement ouvert. Au bout du troisième round, un chute de Rob Storey, suite à une projection de Xavier Bastard, fut l'occasion pour le public de découvrir un visage marqué par le doute sur l'issue du combat. Multipliant tous les coups possibles en boxe Thaï (coups de coude, coups de genoux, kicks, projections, etc...), le Breton a dominé tout au long de la rencontre un Anglais qui manquait visiblement de cardio mais qui n'a jamais renoncé pour autant, rendant coups pour coups. Poussé par son public Xavier Bastard fini le combat en sang mais avec l'assurance de gagner, la précision des coups britanniques devenant de plus en plus aléatoire. Il est vrai que Rob Storey, aussi rugueux et courageux soit il, avait été marqué très tôt au visage et termina le combat littéralement couvert de sang. De plus, Xavier Bastard ayant bien mené son début de match, il paraissait difficile au tenant du titre de résister au Breton qui osa tout et géra la fin du combat en cherchant le KO. Las ! Rob Storey résista jusqu'au bout mais au coup de gong final la décision du corps arbitral ne faisait aucun doute : Xavier Bastard était champion du monde. Et avec la manière !

Même s'il sera difficile d'aller plus haut désormais, le règne de Xavier Bastard ne pourrait faire que commencer avec, on l'imagine, pléthore de prétendants voulant lui ravir sa couronne. Belle victoire en tout cas pour un champion entraîné par l'expérimenté Fred Dejonghe. Champion qui, au détour d'une conversation, ne cache pas son attachement à la Bretagne et fait montre en tout circonstance d'une humilité, d'une gentillesse et d'une amabilité sans égale à ce niveau.

La Bretagne à, ce samedi, gagné un nouveau grand champion dans son panthéon national !

A noter qu'un portrait de Xavier Bastard sera disponible dans le magazine « Bretons » de ce mois-ci .

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