A plusieurs reprises, ces dernières semaines, je suis revenu sur la communication de l'équipe nationale de foot galloise installée à Dinard durant cet Euro 2016 pour souligner leur intérêt pour la langue bretonne et la Bretagne, intérêt assez mal récompensé par Dinard qui a complètement zappé les liens entre la Bretagne et le Pays de Galles comme d'ailleurs le Conseil régional de la Bretagne administrative malgré les multiples demandes émanant notamment des comités de jumelage Bretagne-Pays de Galles.
Or, vendredi dernier, sur BBC Wales, un des dirigeants de la Fédération galloise de football (FA Wales) a expliqué les raisons de ce positionnement.
Ce vendredi fut jour de fête à Cardiff où l'on accueillait l'équipe nationale de retour en direct de Dinard. Accueil grandiose devant des dizaines de milliers de spectateurs à travers les rues de la capitale galloise jusqu'au stade des Cardiff Blues (l'équipe de foot de Cardiff) où devant plus de 30000 supporteurs, l'équipe, le staff, l'entraîneur furent applaudis à tout rompre.
Or, durant toute cette célébration de l'aéroport au château de Cardiff, des rues du centre de la ville jusqu'au stade, outre la marée de drapeaux gallois, une chose assez significative sautait aux yeux, la place donnée à la langue galloise dans la communication et les supports mis en place par la fédération galloise. Des bus recouverts d'énormes DIOLCH (merci en gallois), un bilinguisme systématique, sans parler du Hen Wlad, bref de quoi pousser un journaliste à poser la question évoquée ci-dessus, pourquoi une telle place à la langue galloise ?
Le dirigeant interviewé par la BBC a répondu de façon très claire: "la langue et la culture sont des marqueurs fondamentaux pour notre petit pays, c'est de cette façon que nous nous distinguons des autres pays, que nous existons. La fédération de football a intégré cette dimension pour renforcer la cohérence de l'équipe et la communication vers l'extérieur". Et là on en vient à la Bretagne : "D'ailleurs, puisque nous étions à Dinard, en Bretagne, nous en avons fait de même en utilisant à la fois le français et le breton". Question là aussi de cohérence.
Pour parler un peu vulgairement, ça vous la coupe là ! hein ? Que dire, que rajouter ? D'une part, la nullité de la plupart des nos assez riquiquies institutions bretonnes, d'autre part le fossé qui s’agrandit de plus en plus entre la situation de la Bretagne et celles de la plupart des "régions européennes à forte identité" (le sabir pour ne pas dire "nations sans état d'Europe") . Le risque d'une évaporation progressive de la Bretagne est là en fait et il y a intérêt à se secouer sérieusement pour éviter cela et tenter de reprendre la place qui devrait être la nôtre dans le concert européen.....