Le dernier vestige des fortifications de Campbon, à savoir la tour d'Enfer, a été nettoyé de son lierre : sera-t-il restauré? L'édifice noyé depuis quinze ans dans le lierre avait besoin de travaux de limousinerie
La tour d'Enfer est une tour médiévale des XIe et XIIIe siècles située au bas du bourg de Campbon, en face de la croix celtique sur un haut fut de pierre de Nozay située devant l'ancienne école primaire privée (maison des Associations). Elle est le dernier vestige du château de Campbon, qui existait déjà au XIe et qui était déjà ruiné en 1681, hormis la tour d'Enfer et quelques constructions à usage d'auditoire et de prison. La ville était enclose de murs à partir du Xe.
La butte de Campbon a été peuplée très tôt : une église dédiée à saint Pierre s'y trouvait au Ve et fut détruite par les Normands. Près de la tour, un moellon portant la date de MVIII (1008) fut retrouvé.
Cette tour, qui avait encore deux niveaux en 1850, a été dégagée de son lierre. Les murs appareillés "en pierre du pays et en calcaire coquiller du bassin de Campbon" (1), apparaissent en bon état; on suppose que ces pierres de pays sont du schiste, comme celles du pont - menacé lui - au Châtellier, et ce, ne serait-ce que parce qu'elles sont taillées et mises en œuvre comme du schiste. Du talus, on entre dans le premier niveau de la tour, le coussiège près de la baie médiévale est intact, de même que l'arcature. Les joints sont à refaire partout. On ignore à ce jour qui finance les travaux et si la tour sera restauré : quoique il soit assez curieux qu'une municipalité d'un village de pas loin de 4000 habitants ne sache pas ce qu'il se passe dans son bourg (à Bessac, passe encore).
Contrairement à une légende maintes fois entendue, celle-ci n'a pas servi de poste de guet aux allemands durant la Poche de Saint-Nazaire. Ils se juchaient sur l'église. Cette tour mérite la visite : peu de villages bretons ont gardé ne serait-ce que des pans épars des murs de leurs enceintes urbaines. A Campbon il reste dix mètres de mur et une tour qui bientôt, peut-être, se dressera fièrement refaite à l'entrée de la ville.
A moins qu'elle n'ait été dégagée pour faire rêver les membres de l'association historique locale et donner du grain à moudre (à Bicane) aux journalistes?
(1) : Voir le n°3 des Chroniques du pays de Coislin, bulletin édité par l'association historique du pays de Campbon