Dans sa déclaration finale, l'Internationale Socialiste, réunissant à Athènes, durant 3 jours, quelque 700 congressistes venant de 150 pays du monde, mentionne la question kurde en réitérant "son engagement de continuer à travailler en faveur des résolutions pacifiques et démocratiques de tous les conflits internationaux, y compris la question kurde au Moyen-Orient".
C'est une grande satisfaction pour tous les partis kurdes présents, membres du congrès, de plein droit ou à titre consultatif, à commencer par le Président de la République d'Irak, Jélal Talabani, fondateur de l'U.P.K. (Union Patriotique du Kurdistan), qui a été élu à un poste de Vice président l'Internationale Socialiste et qui profita de la circonstance pour réunir tous les partis frères présents : l'U.P.K., bien sûr, le P.D.K. iranien (Parti démocratique du Kurdistan d'Iran), le P.D.K. irakien, le parti de Massoud Barzani, Président de la Région autonome du Kurdistan d'Irak, et le parti kurde de Turquie, le DTP (Parti pour une Société Démocratique)(1).
La délégation du DTP était emmenée par la coprésidente du parti, Emine Ayna, entourée de Fayik Yagizay, représentant le DPT à Bruxelles, Gökçe Heval Şimşek, chercheur, Faruk Doru, directeur du centre d'information du Kurdistan (C.I.K.) de Paris, et de deux députés, Nezir Karabaş député de Bitlis et Sebahat Tuncel, députée d'Istanbul, la plus jeune députée du Parlement de Turquie connue pour avoir été élue alors qu'elle était incarcérée à la prison d'Istanbul au motif qu'elle aurait tenu des propos subversifs en tant que porte parole des femmes du DPT.
C'est à elle, en tant que chargée des relations internationales au sein du DTP, que revint l'honneur d'exposer la question kurde devant les congressistes socialistes avant le vote de la motion finale : Sebahat Tuncel, brossant à grands traits la situation dans laquelle se trouvent "les quarante millions de kurdes", a plaidé pour une négociation globale au Proche Orient, n'hésitant pas à fustiger la frilosité de la politique européenne en la matière, en lui reprochant notamment de traiter Le PKK comme une organisation terroriste.
La question kurde s'est donc tout naturellement invitée quand il s'est agi de débattre de la paix et de la résolution des conflits, et d'aborder "les préoccupations des peuples partout dans le monde où l'absence de démocratie mène à la répression, à la violence et à la souffrance humaine".
Sous le slogan "Solidarité mondiale: le courage de faire la différence", le congrès a également abordé des thèmes tout aussi récurrents comme le changement climatique, l'économie mondiale et la question de la migration.
André Métayer Président des Amitiés kurdes de Bretagne
(1) Le CHP turc -parti républicain du peuple- n'était pas présent au congrès et son leader, Deniz Baykal, n'a pas été réélu à un son poste de vice-président de l'Internationale Socialiste.