De 1877 à 1883, une affaire incroyable divisa profondément l'opinion et suscita partout des controverses passionnées : un aristocrate breton, le "marquis" de Rays, né à Lorient en 1832, décida de créer une "colonie libre" dans ce qui est aujourd'hui la Papouasie Nouvelle-Guinée, région du monde dont ne s'était encore emparée aucune puissance européenne. Sans s'y être jamais rendu lui-même, il baptisa "Port-Breton" la capitale de cette future colonie nommé la "Nouvelle France" et il se mit à vendre des terrains de la nouvelle colonie à tous ceux qui voulaient soutenir son entreprise.
Des milliers et des milliers d'épargnants lui achetèrent ainsi des surfaces variables et, avec les capitaux considérables réunis, il put acquérir plusieurs navires et envoyer là-bas plusieurs vagues de colons auxquels il promettait une vie quasi-paradisiaque.
L'entreprise tourna à la catastrophe, les malheureux colons rencontrèrent l'enfer et près de 140 d 'entre eux y trouvèrent la mort. Les survivants trouvèrent refuge en Australie et en Nouvelle-Calédonie.
Après une minutieuse enquête qui a duré plusieurs années, Daniel Raphalen a reconstitué toute cette incroyable et tragique aventure dans un livre qui sera réedité le 20 mars aux éditions Les Portes du large sous le titre L'Odyssée de Port-breton ou le rêve océanien du marquis de Rays (288 pages, 20 €).