"Ce serait une consolation pour la faiblesse de nous-mêmes et de nos travaux si toutes les choses devaient périr aussi lentement qu'elles viennent à être, mais tel qu'il en est, les augmentations se font lentement, mais le chemin de la ruine est rapide." Lucius Anneaus Sénèque, Lettres à Lucilius, n. 91
Si l'on se réfère aux chiffres de la rentrée 2016, la progression des effectifs dans l'enseignement du breton peut donner un faux sentiment de satisfaction.
Un examen plus détaillé doit, cependant, nuancer ce jugement parce que, bien que les effectifs augmentent légèrement, cette croissance est en décélération permanente depuis le début des années 2000. La courbe verte traduit ce phénomène (voir fichier joint).
Les symptômes sont là. Nous devons déceler les facteurs qui pourraient anéantir tous les efforts accomplis depuis 40 ans.
La décennie 90 a vu une progression des effectifs de 18 % en moyenne.
Sur la décennie 2000 elle est de 8,7 % et sur la période 2010 à 2016 elle fléchit à 4 %.
Le graphique ci-dessus (voir fichier joint) indique donc cette tendance de perte de vitesse sur les 15 dernières années et si on extrapole l'"effet Sénèque" est à craindre, lequel traduit un rapide déclin.
C'est sur ce risque que la société civile entend interpeller vigoureusement les élus en charge de la politique linguistique et culturelle au Conseil Régional.
L'AFB-EKB partage entièrement les craintes de Breizh Impacte présentées dans le journal Le Telegramme du 4 octobre 2016. Elle soutient ses propositions pour une vigoureuse relance d'une politique linguistique en faveur de la langue bretonne, seule option pour nous hisser au niveau des régions citées.
Trois axes majeurs doivent inspirer cette relance :
1- Vote par l'Assemblée Régionale de Bretagne de la Charte européenne des Langues Minoritaires ;
2- Mise en route d'un plan média grand public accessible sur l'ensemble de la Bretagne ;
3- Régionalisation de l'enseignement.
Le bureau