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- Reportage -
L'aventure du point bzh
Lors d'une conférence de presse hier à Quimper, l'association www.bzh fondée il y a 6 ans pour rassembler les initiatives en faveur d'une extension internet .bzh, a présenté sa stratégie et les nouvelles perspectives pour un dénouement. Après une longue attente, 20.000 signatures de soutien et un chèque de 185.000 dollars envoyé
Par Philippe Argouarch pour ABP le 19/06/12 18:43

Lors d'une conférence de presse hier à Quimper, l'association www.bzh fondée il y a 6 ans pour rassembler les initiatives en faveur d'une extension internet .bzh, a présenté sa stratégie et les nouvelles perspectives pour un dénouement proche. Après une longue attente, 20.000 signatures de soutien et un chèque de 185.000 dollars envoyé à l'ICANN pour frais de dossier, l'association espère enfin voir le bout du tunnel. L'ICANN, l'organisme américain en charge des noms de domaines et des 7 serveurs racines qui gèrent le réseau mondial, a fini par mettre en branle la machinerie qui pourrait aboutir à un point bzh dès 2013. Le point bzh devait voir le jour en 2009 mais c'est l'ICANN qui a freiné les demandes. L'association est confiante que le poids de la pétition et la simplicité du dossier feront passer le point bzh en 2013.

Sémantique

Parmi les 1.930 dossiers déposés à l'ICANN pour des nouvelles extensions il y a de nombreuses extensions géographiques comme .corsica .bayern le .paris ou .berlin. L'ICANN a levé la restriction à 3 lettres maximum sur les extensions. On peut dorénavant avoir des noms complets comme corsica, acquitaine ou bretagne. Pourquoi pas un .bretagne ? Certes c'est une question légitime mais on ne pouvait pas la poser y a 6 ans, au début du projet, tout simplement parce que c'etait impossible. Si une étude de Produit en Bretagne a montré que le mot Bretagne était ce qui était reconnu à l'étranger loin devant Breizh, bzh ou Brittany, il reste que le .bzh est un sigle reconnu par tous les Bretons et servira de lien social avec un message identitaire fort. Breizh est d'ailleurs sur les plaques d'immatriculation des voitures immatriculées en région administrative. D'autres dossiers envoyés à l'Icann utilisent également un acronyme en trois ou quatre lettres. C'est le cas du désormais célèbre .cat utilisé par plus de 50.000 sites Internet, mais également des projets nouvelles extensions pour le Pays basque .eus, la Galice .gal ou l'Ecosse .scot. En tous cas David Lesvenan, président de pointbzh, a une réponse : le .bzh a été légitimé par les 20 000 signatures de la pétition.

Interdit par le ministère de l'Équipement

Pierre Le Moine affirme que le sigle BZH a été inventé en 1961 pour accoler sur les voitures, par un Breton émigré à Paris ( Wikipedia donne la date de création en 1967). Le Moine déclare avoir, il y a 50 ans, déposé la marque BZH mais avoue de pas avoir renouvelé. C'est Per Le Moine et un autre militant qui auraient commencé à diffuser les auto-collants dans les années soixante. Les macarons autres que FR étaient alors interdits par la loi et les contrevenants verbalisés. Si le BZH a donc pour origine une revendication politique, il est devenu avec le temps un identifiant culturel que tous les Bretons reconnaissent comme le gwenn ha du. Les deux symboles ont d'ailleurs suivi la même évolution.

Le coût pour les particuliers

À ce sujet Agence Bretagne Presse a posé la question du prix annuel d'un domaine en .bzh. Les domaines actuellement peuvent coûter moins de 5 euros par an http://www.lws.fr/index_domaine.php?gclid=CKqgpref2rACFU4lfAodBEpV0g mais un domaine en .bzh coûtera plus cher pour un particulier.

Le .cat des Catalans coûte un peu plus de 20 euros. L'association n'a pas voulu se prononcer sur une estimation du prix annuel du point bzh souhaitant établir un "juste prix" afin de pérenniser le projet. Il est cependant à prévoir, qu'à ses débuts, le prix ne pourra pas être moins cher que le prix actuel des .cat.

L'association fait remarquer qu'un tiers des enregistrements de domaines .cat en Catalogne sont des nouveaux venus sur internet. La raison en est que changer un domaine existant comme agencebretagnepresse.com en abp.bzh, par exemple, aura un coût -- ne serait-ce qu'en temps de travail. Même en utilisant des redirections, il y a une mémoire des usagers et l'expérience des webmestres montre qu'il n'est pas judicieux de la bousculer. En Catalogne des entreprises ajouteraient des sites .cat a des sites existants, evitant ainsi de perdre des clients et essayant d'en gagner de nouveaux.

Les coûts pour le contribuable

La facture de 185.000 dollars a été payée par la Région Bretagne. Après, l'achat des extensions à l'Icann reviendra à 25.000 dollars par an, 25.000 dollars qui seront remboursés en gros par les prestataires du genre GANDI ou 1&1 dans la mesure où le .bzh se vendra bien.

Un AFNIC breton

L'association www.bzh va devenir un acteur dans la procédure d'attribution des domaines internet avec l'extension .bzh. Elle fera ce que l'AFNIC (Association Française pour le Nommage Internet en Coopération) fait pour l'allocation des point fr. Cet organisme basé à Paris attribue des .fr aux revendeurs de domaines internet comme OVH, GANDI ou 1&1. Comme l'AFNIC, www.bzh achètera des .bzh directement à ICANN pour les revendre aux prestataires. Trois ou quatre emplois seront créés dans la région de Quimper où est basé l'association.

L'association tient à préciser que tous ses volontaires et les membres du bureau sont des bénévoles. http://www.pointbzh.com

( voir notre article ) pour les explications techniques du point bzh.

Philippe Argouarch

Voir aussi :
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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
[ Voir tous les articles de de Philippe Argouarch]
Vos 2 commentaires
Naon-e-dad Le Mardi 19 juin 2012 20:50

Selon mon souvenir, les premiers autocollants "Bzh" diffusés dans les fêtes bretonnes à Paris sont bien antérieurs à 1967, mais probablement aussi postérieurs à 1961... Peut-être 1963 – 64 ? Quel âge avais-je donc exactement quand je les ai vus ?
Ce qui est certain est qu'il était, non seulement insolite, mais aussi risqué d'arborer un "Bzh" à l'époque. Un peu comme d’être estampillé député « régionaliste » aujourd’hui ?
A chaque fois, c’est toujours la même chose : interdiction d’être breton. Bep gwezh ez eo an hevelep tra : difennet groñs eo bezañ Breizhat!
A part çà, vive la nouvelle extension en .bzh!
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Michel Baudin Le Dimanche 22 février 2015 22:23
Merci Philippe pour cette réaction rapide!
michel Baudin
(0) 
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