"En Syrie, la France se tient prête, aux côtés de ses partenaires, à mener des actions renforcées de formation et d'équipement. Aujourd'hui, l'appui à la résistance des défenseurs de Kobanê contre les attaques de Daesh est une priorité. [...] Comme elle l'a fait en Irak, la France est prête à apporter aux forces kurdes un soutien dans leur lutte en Syrie". (François Hollande, 22/10/2014)
Khaled Issa, représentant le Parti de l'Union démocratique (PYD) dont nous avions annoncé la venue à Rennes, a rappelé, lors de sa conférence, l'engagement pris par le Président de la République française, lors du Conseil restreint de défense réuni le 22 octobre dernier, dont on peut trouver la déclaration intégrale sur le site de l'Elysée.
"Cette importante prise de position a suscité des espoirs qui ne se sont pas encore concrétisés. L'urgence aujourd'hui, c'est de doter les combattants et les combattantes d'un armement qui leur fait cruellement défaut", a martelé Khaled Issa devant un auditoire attentif, médusé par le talent oratoire et la culture de cet ambassadeur itinérant du Kurdistan syrien (Rojava) et par sa force de conviction pour présenter le modèle de gouvernance mis en place depuis le 6 janvier 2014.
Interviewé à ce sujet par les médias, Khaled Issa a déclaré :
"Notre système d'autonomie démocratique défend les principes d'égalité, notamment entre les hommes et les femmes, de laïcité, de démocratie. Le modèle Etat-nation ne fonctionne pas, nous allons bâtir nos institutions sans référence nationaliste ou confessionnelle. Toutes les nationalités, toutes les religions sont représentées. Notre population défend des valeurs de tolérance, cibles du terrorisme. Cette expérience menée depuis 2011 représente un danger pour l'Etat islamique et certains pays du Moyen-Orient3. (Ouest-France du 25/11/14).
Ces pays du Moyen-Orient qu'il ne nomme pas s'appellent la Turquie, le Qatar, l'Arabie saoudite, tous membres de la coalition.
Khaled Issa n'a pas caché les difficultés :
"c'est difficile de mettre en place une démocratie participative à tous les niveaux, dans tous les secteurs, économique, culturel, éducatif, dans un pays, le Rojava? (Kurdistan de Syrie) assiégé par des terroristes et adossé à une frontière fermée par un pays [la Turquie] hostile et, qui plus est, coupé en trois parties par des couloirs tenus par des troupes ennemies".
C'est les larmes aux yeux que cet homme, obligé de fuir la répression du gouvernement syrien de Hafez el-Assad il y a trente ans, parle de la jeunesse kurde,
ces garçons et ces filles qui luttent avec un courage extraordinaire pour défendre leur pays contre la barbarie
et qui lui ont permis de revenir dans sa ville natale de Dirbêsiyê (Al-Darbasiyah en arabe), ville frontalière de la Turquie, située à une soixante de kilomètres de Qamishlo.
Accueilli à Rennes par les Amitiés kurdes de Bretagne et Amara - Maison du Peuple kurde, Khaled Issa a remercié tous les militants et militantes kurdes, français, bretons qui se sont mobilisés en Bretagne et qui ont exprimé, le 1er novembre, leur solidarité. Il a pu échanger avec quelques uns, membres d'associations et de partis politiques, notamment avec Ana Sohier, conseillère municipale, Nicole Logeais et Nil Caouissin de l'UDB.
Un appel a été lancé en faveur des réfugiés :
"Nous souhaitons avant tout que tous les réfugiés puissent dans les meilleurs délais rentrer au pays mais, dans l'attente, nous avons besoin d'une aide humanitaire et médicale
a dit Khaled Issa en citant en exemple la ville de Rennes qu'il a remercié publiquement pour l'aide qu'elle a voté en faveur des réfugiés de Kobanê.
André Métayer
photo Gaël Le Ny (avec l'aimable autorisation de l'auteur)
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Amitiés kurdes de Bretagne (en précisant : don pour les réfugiés de Kobanê et du Rojava)