Tristes anniversaires en ce mois d'avril : 25 ans pour Tchernobyl le 26, et un mois pour Fukushima. La France, pays le plus nucléarisé du monde, continuera-t-elle sa marche insensée vers une catastrophe probable ?
La Russie poursuit son programme de construction de centrales, le Japon laisse ses citoyens des zones rurales de Fukushima dans l'ignorance des dangers qu'ils courent, la France ne prévoit aucun référendum, ni aucune mesure rapide et efficace pour sortir du nucléaire.
Les Allemands proches de la centrale de Fessenheim sont bien encombrants (10.000 personnes à la dernière manif) et il vaut mieux faire diversion avec quelques burkas françaises, ou encore la guerre "essuie-glace" (Edwy Plenel) de Lybie.
Finalement, tout ça est un problème de démocratie et de médias. Le jacobinisme qui règne dans notre pays règne aussi dans les pays du nucléaire : loi du silence, gouvernance du centre qui méprise la périphérie et les citoyens, politique militaire nucléaire qui est indissociable du nucléaire civil.
Les médias se taisent et préfèrent les glorieux faits de guerre à la célébration du bien triste anniversaire de Fukushima : déjà un mois de folie, de rejets toxiques dans l'atmosphère et en mer, d'abandon total de la maîtrise de la situation, de non prise en compte des populations en zone contaminée, de mépris des travailleurs sacrifiés sur un site toujours hors de contrôle.
Mais que font les citoyens de ce pays-ci ? Les autocollants "nucléaire, non merci" n'ont pas réapparu sur les voitures, les manifs sont loin de remplir. Nous verrons si en Bretagne l'anniversaire de Tchernobyl va faire bouger un peu la foule silencieuse qui s'éclaire et se chauffe au nucléaire. À moins qu'un accident nucléaire majeur en Europe ne soit le seul moyen de rompre avec l'idolâtrie techno-scientifique et de faire prendre aux décideurs leurs responsabilités politiques ?
Le lundi de Pâques 25 avril à 15 h aura lieu un rassemblement à Brennilis devant la première centrale de France à être démantelée, pour rendre hommage aux irradiés. Rassemblement organisé par un collectif d'associations : Collectif 29 des Citoyens contre le Nucléaire, AE2D, Eaux et rivières de Bretagne, Groupe Mammalogique Breton, Vivre dans les Monts d'Arrée, Bretagne Vivante, Sortir du Nucléaire Cornouaille, …